On considère que l’histoire du terrorisme est ancienne et qu’elle commence avec les Zélotes 27 qui sont les membres d’une secte juive, en Palestine au premier siècle de notre ère. Les Zélotes constituaient l’une des premières organisations ayant pratiqué la technique de la terreur de manière systématique. Ils s’attaquaient, en tant que société secrète, à l’occupant romain, en empoisonnant ainsi qu’en assassinant des soldats de l’armée romaine.
Selon d’autres sources écrites sur le terrorisme, Hassan Sabbah et ses militants haschischins sont considérés comme les premiers de l’histoire du terrorisme. A la fin du XIe siècle, Hassan Sabbah qui était connu sous le nom du « vieux de la montagne », avait réussi à lier quelques milliers de fidèles à sa secte schismatique ismaélienne 28 . Il avait lancé une vague sans précédent d’assassinats suicides contre les chefs de l’administration politique et militaire de l’empire turc Seldjoukide. Ainsi, à la fin des années 1090, du sultan aux gouverneurs, de nombreux administrateurs avaient été tués par les haschischins. 29
Même s’il y a eu des activités politiques violentes commises par des groupes et des autorités au cours de l’histoire, il faudra attendre le XVIIIe siècle, et la Révolution française, pour parler de terrorisme moderne. Robespierre et les Montagnards ont instauré la Terreur pour sauver la République de ses ennemis. Robespierre précisait dans son discours resté célèbre, prononcé à la Convention nationale le 25 décembre 1793, que « … le gouvernement révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ; il ne doit aux ennemis du peuple que la mort …», pour définir les objectifs de la Terreur. Pendant cette période qui a duré de juin 1793 à juillet 1794, un gouvernement révolutionnaire a été mis en place et une politique de lutte contre les dangers intérieurs et extérieurs menaçant la République a été instaurée.
Les acteurs de la scène terroriste du XIXe siècle étaient des anarchistes. Le mouvement anarchiste atteint son apogée avec Narodnaïa Volia (volonté du peuple) qui était une organisation russe, fondée en 1879, luttant contre le régime tsariste. Le comité révolutionnaire de Narodnaïa Volia avait choisi le terrorisme comme méthode de lutte contre l’intolérance du régime impérial. L’assassinat du Tsar Alexandre II par le Narodnaïa Volia a été considéré comme la première attaque suicide de l’histoire du terrorisme. Une des autres caractéristiques du mouvement anarchiste était la propagande par le fait afin de terroriser les autorités politiques. Pendant les années suivantes, la propagande par le fait ferait partie de l’histoire internationale de l’anarchisme. L’assassinat du Tsar a préparé la fin de Narodnaïa Volia, car la police tsariste a anéanti l’organisation en exécutant ses chefs.
Le terrorisme revêt un caractère multiforme et international au XXe siècle. Pendant lequel, les motivations idéologiques et les stratégies des organisations terroristes ont évolué, les frontières nationales ont été dépassées par les idéologies et les actes des organisations terroristes. Les séparatistes, les révolutionnaires et les religieux ont occupé une place de plus en plus importante sur la scène internationale.
Dès le milieu du siècle dernier, le terrorisme a été l’une des menaces les plus sérieuses pour les démocraties occidentales, car, ce type de menace a commencé à les frapper après la deuxième Guerre Mondiale, surtout en Europe. Certains observateurs et spécialistes ont fait valoir que, les organisations terroristes étaient en fait une partie d’un vaste complot communiste mondial orchestré depuis Moscou et ses alliés.30 En effet, les organisations terroristes de cette période étaient d’extrême gauche et ont vraiment menacé la sécurité de l’Occident.
Les activités des organisations terroristes séparatistes ont commencé dès le milieu des années 1960. Les deux plus connues d’entre elles étaient Euskadi Ta Atasuna – ETA (le Patrie et Liberté) en Espagne et Irish Républicain Army - IRA (l’Armée Républicaine Irlandaise) au Royaume Uni. L’ETA, le mouvement nationaliste, puis marxiste, est apparu en 1959 avec pour objectif l’indépendance de la région basque espagnole. A partir du milieu des années 1960, l’ETA a choisi le terrorisme comme le meilleur moyen pour atteindre ses objectifs. Après la mort du général Franco, la région basque a gagné un statut d’autonomie et l’ETA a changé sa stratégie en revêtant un caractère marxiste, et a dirigé une violente campagne terroriste. Quant à l’IRA, elle avait été créée en 1919, après la mise hors-la-loi du Sinn Fein et du parlement Irlandais indépendant formé au lendemain des élections de décembre 1918. L’IRA avait refusé le Traité de Londres du 6 décembre 1921 qui « ne confèrait l’indépendance qu’à la partie sud de l’Irlande » 31 . Les conflits politiques avaient continué pendant un demi-siècle. Le conflit est repris en 1968, par des manifestations et marches qui se sont transformées en émeutes. La branche militaire de l’IRA est née cette année-là afin de réaliser l’indépendance de l’Irlande du Nord par rapport au Royaume Uni. Les conflits armés, qui ont causé plus de deux mille morts, ont duré jusqu’aujourd’hui. Ces deux organisations terroristes sont encore actives sur le terrain et constituent de grandes menaces pour ces deux pays.
Le terrorisme contemporain et international a bientôt quatre décennies d’existence. Ces années ont été marquées par la guerre froide et les deux blocs, les Américains et les Russes organisaient des actes illégaux aux quatre coins du monde. Il est en effet convenu de situer la date de la double naissance du terrorisme international en 1968 : « la matrice proche orientale et la matrice latino américaine ». 32
La matrice proche orientale est marquée par le détournement d’un vol de la compagnie israélienne en juillet 1968, par trois terroristes palestiniens. Ce détournement délivrait un message politique non seulement aux autorités israéliennes mais également à tous les Etats intéressés. L’exemple le plus spectaculaire de cette période était l’enlèvement et puis l’assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens aux Jeux Olympiques de Munich, en 1972. Le but de l’opération était de porter l’attention du monde sur la question palestinienne. Cette action a constitué, en réalité, un coup publicitaire extraordinaire pour les terroristes palestiniens, car près d’un milliard de personnes dans le monde ont suivi l’action terroriste sur leurs écrans de télévision.
Quant à la matrice latino-américaine, elle a préconisé la guérilla urbaine dans les différents pays de l’Amérique latine, au Brésil, en Uruguay ou en Argentine, car Che Guevara, Carlos Marighella et leurs méthodes 33 ont très vite été imités par les mouvements et organisations dans tout le monde. Action Directe en France, la Fraction Armée Rouge en Allemagne fédérale, et les Brigades Rouges en Italie se sont organisées, en s’inspirant aussi de l’idéologie marxiste-léniniste, pour atteindre leurs buts et débuter des changements sur le fonctionnement des institutions étatiques.
Le terrorisme d’extrême gauche n’était pas le seul acteur de la scène terroriste de cette époque. Le terrorisme d’extrême droite est apparu, d’une part, comme une forme de substitution aux gauchistes extrémistes, et, d’autre part, comme un instrument de pression de certaines autorités politiques. Les organisations terroristes relevant de deux idéologies distinctes disposaient de buts politiques différents et ont mené une lutte armée directe ou indirecte contre leurs opposants et contre l’Etat. Les gauchistes avaient pour but de changer les gouvernements par la révolution et de « radicaliser politiquement la société vers des questions sociales » 34 , et des partisans de l’extrême droite tandis que les droites luttaient pour imposer la culture nationaliste dans le gouvernement et la société.
Dans l’histoire du terrorisme, les années 1980 ont signifié le commencement d’une nouvelle période qui serait marquée par l’idéologie religieuse. La naissance des premières organisations terroristes religieuses comme le Hamas, le Front Islamique du Salut ou le Groupe Islamique Armé et la transformation idéologique de quelques organisations nationalistes au caractère religieux comme les groupes palestiniens sont des changements fondamentaux de cette période.
Il ne faut pas oublier que les organisations terroristes religieuses sont nées dans la conjoncture de la guerre froide. Alors que les Soviétiques soutenaient les nationalistes et les gauchistes extrémistes dans le monde entier, les Américains ont favorisé les religieux particulièrement dans le monde musulman contre les Russes. Quant aux mouvements et organisations terroristes transformés, ils étaient d’abord nationalistes et internationalistes et ils avaient été soutenus par le bloc soviétique pendant toute cette période. Dès la disparition du soutien idéologique et logistique des pays de l’Est, ils sont alimentés par l’idéologie religieuse. Notamment, « l’éclatement du bloc soviétique en 1989 a eu notamment pour conséquence de faire perdre à bon nombre de ces mouvements une partie de leur logistique et soutien financier, ainsi que pour certains d’entre eux leur dimension idéologique » 35 .
Depuis que le terrorisme politique existe, certains groupes ajoutent à leurs objectifs une composante religieuse. Même si ses premières occurrences datent du premier siècle chez les Zélotes et plus tard chez les Assassins, les dernières années du siècle passé ont été marquées par la transformation des courants intégristes, fondamentalistes, radicaux, issus d’un fondamentalisme de plus en plus présent dans toutes les grandes religions. Mark Juergensmeyer36, en se penchant sur le terrorisme religieux, montre qu’il est possible de trouver ce type de menace dans quatre religions comme le christianisme, le judaïsme, l’islam et le sikhisme. Pour lui, ce qui met le monde en état de guerre c’est une interprétation rigide du bien et du mal.
Les exemples les plus frappants du terrorisme religieux sont nombreux dans les années 1980 et 1990. L’attentat contre le World Trade Center en 1993, l’attentat d’Oklahoma City en 1995, les attaques au gaz Sarin dans le métro de Tokyo en 1995 sont quelques exemples de la scène du terrorisme religieux. Les attentats du 11 septembre 2001 parmi elles, ont été un effet papillon 37 et ont marqué l’entrée en scène du terrorisme religieux dans la conscience collective du monde.
Quant à la mouvance islamique et aux organisations terroristes religieuses qui utilisent l’Islam comme l’instrument principal de leurs actes terroristes, il est possible de dire qu’elle était marginale à la fin des années 1960. La religion n’était pas utilisée par les groupes activistes du monde musulman comme l’instrument principal de leurs combats violents. Les interprétations radicales des pères fondateurs 38 comme Taymiya, Qutb, Hasan al Banna ou Mawdoudi, avaient beaucoup d’impact et d’influence sur les groupes radicaux mais on ne considérait pas ce type de groupes et leurs actes comme relevant du terrorisme religieux. La victoire de la révolution islamique en Iran a été le symbole le plus frappant pour les mouvances religieuses dans le monde musulman et les interprétations ci-dessus ont été utilisées comme un instrument de base et majeur dans les activités de groupes radicaux et d’organisations terroristes.
La révolution iranienne est devenue une force majeure dans les sociétés musulmanes, qui a bouleversé les scénarios politiques. A l’origine, la genèse de l’islamisme iranien s’est effectuée par la réinterprétation de la doctrine chiite dans une perspective révolutionnaire en s’inspirant du marxisme et du tiers-mondisme. L’idéologue de cette revendication, Ali Shariati , a laissé un héritage marxiste pour les jeunes. Quant à Ayatollah Khomeiny, il était en opposition contre le chah d’Iran depuis les années 1970, particulièrement sur le plan moral et religieux. Dans les années suivantes, les actes et les messages révolutionnaires de Khomeiny ont ouvert la porte de la révolution islamique et une nouvelle période a commencé non seulement en Iran mais également dans le monde musulman et arabe.
Il n’est pas possible de considérer la révolution islamique en Iran comme la seule cause du terrorisme religieux pour quatre raisons : d’abord, les conséquences du changement de la conjoncture internationale en dehors de la révolution iranienne, comme l’effondrement de l’Union soviétique en 1989, la guerre du Golfe en 1990, la guerre en Bosnie en 1992 ; ensuite les conflits communautaires qui ne cessent pas comme les conflits israélo-palestiniens et les conflits russes tchétchènes ; et puis, les conséquences de la mondialisation comme les écarts économiques entre le nord et le sud, les craintes des pays en retard sur le plan économique face à la mondialisation ; enfin, les facteurs de la société tels que la croissance démographique, le manque de sécurité, la pauvreté et le manque de perspectives d’avenir. L’intervention américaine en Afghanistan et en Iraq à la suite des événements du 11 septembre 2001 et la politique étrangère américaine sont des facteurs catalyseurs de ce type de menace dans le monde entier.
Quelques Etats parrains comme l’Iran, la Syrie ou la Libye, quelques organisations terroristes comme le Hamas, le Hezbollah ou Al-Qaida ont été les acteurs principaux de cette période. Les organisations terroristes religieuses ont réalisé des attentats dans les quatre coins du monde. Les Etats ont commencé une vaste campagne de lutte antiterroriste, voire une campagne de guerre contre le terrorisme. La menace et les mesures ont dépassé les frontières nationales.
Le 11 septembre 2001 a été une date marquante dans l’histoire du terrorisme. Les terroristes religieux ont détourné des avions civils et les ont précipités sur des objectifs symboliques de la puissance américaine, les deux tours de World Trade Center à New York et l’immeuble du Pentagone à Washington. En causant plusieurs milliers de victimes, ces événements ont signifié « la plus importante attaque jamais survenue sur le sol des Etats-Unis » 39 . Une nouvelle période a commencé non seulement pour le terrorisme religieux mais aussi pour la lutte antiterroriste des Etats.
Les attentats réalisés par les organisations terroristes ont été nombreux sans distinguer l’Etat ou la religion de la population. Deux vagues d’attentats ont été réalisées par une cellule turque d’Al-Qaida contre les synagogues et les intérêts britanniques à Istanbul en novembre 2003. Les auteurs de ces attentats ont essayé de semer la terreur. Au total, plus de soixante personnes ont trouvé la mort, dont les quatre kamikazes, et quelque sept cents cinquante autres ont été blessés. Les attentats qui ont touché Madrid le 11 mars 2004, exactement deux années et demi après le 11 septembre 2001, ont constitué les plus importants actes terroristes survenus en Europe. En tuant à peu près deux cents personnes et en blessant plus de mille cinq cents, ces attaques ont montré que l’Europe ne se trouvait pas hors d’atteinte de ce type de menace. Le 7 juillet 2005, la menace du terrorisme religieux est réapparue à Londres en faisant plus de cinquante morts et plus de sept cents blessés. Quatre explosions ont touché les transports publics de la ville et encore une fois, le monde a été témoin d’horribles scènes du terrorisme religieux.
Il est possible de citer beaucoup d’autres attentats dans le monde entier. Il n’y a pas un jour sans que le terrorisme religieux ne menace les Etats et les populations. Même si les autorités étatiques essayent de construire de nouvelles politiques de sécurité et même si les services de sécurité s’efforcent de prendre des mesures nécessaires, le terrorisme religieux reste encore l’un des enjeux principaux du XXIe siècle.
CHALIAND Gérard et BLIN Arnaud, « Zélotes et assassins », 59-85p., in CHALIAND Gérard et BLIN Arnaud (Dir.), Histoire du terrorisme : de l’Antiquité à Al Qaida, Paris, Bayard, 2004, 605p.
La secte schismatique ismaélienne ou l’ismaélisme est un courant minoritaire de l’Islam shiite. Elle est née à partir de second moitié du VIIIe siècle, avec le septième imam Ismail des shiites. L’ismaélisme se subdivisait en plusieurs rameaux par exemple mubarakiyya, nizariyya etc. Tandis que le sunnisme qui prônait la lecture littérale du Coran et défendant à ses adeptes toute sorte d’interprétations de son contenu, le schisme avec sa ligne d’imams investis du droit suprême donna naissance à de nombreuses sectes schismatique à la suite de la guerre de Siffin. Hassan Sabbah s’installa avec ses adeptes sur la Mont Alamut au nord de l’Iran vers la fin du XIe siècle et adopta l’ismaélisme nazairien. Cette secte possédait quelques châteaux forts sur des montagnes imprenables et semait aussi la crainte au Moyen Orient par les assassinats politiques. Pour les détails, voir YOAF Yasef, « L’ésotérisme en Islam », http://www.freemasons-freemasonry.com/esoterisme_islam.html
La secte des haschischins a inspiré de nombreux ouvrages. Lire notamment : LEWIS Bernard, Les Assassins . Terrorisme et politique dans l’islam médiéval, Bruxelles, Complexe, 2001; MAALOUF Amin, Samarcande, Paris, Hachette, 1988, 380p ; BARTOL Wladimir, Fedailerin Kalesi : Alamut (La forteresse des fédais : Alamut), Ankara, 2004, Yurt Yayin Kitap, 512p.
STERLING Claire, The Terror network: the secret war of international terrorism, New York, Holt, 1981, 357p.
BAUD Jacques F., « Armée Républicaine Irlandaise », Le site officiel d’Internet de Terrorwatch, pour les détails, http://www.terrorwatch.ch/fr/ira.php
Dans son article parut en 1999, Gérard Chaliand précisait cette période comme trois décennies. CHALIAND Gérard, « La mesure du terrorisme », p.7 et suite, in CHALIAND Gérard (Dir.), Les Stratégies du terrorisme, Paris, Desclée de Brouwer, 1999, 247p.
L’apport de Guevara et de Marighella était la méthode de combat de guérilla. Alors que le foco (foyer) de Guevara avait pour but d’amorcer la révolution par la guérilla dans les campagnes, le Manuel de la guérilla urbaine de Marighella incitait à la lutte à partir des grands centres urbains. Ces deux méthodes ont été imitées dans tout le monde par quelques organisations terroristes révolutionnaires.
Anonyme, « Le terrorisme organisé », sur le site d’Internet d’Encyclopédie libre Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_terroriste
FALLETTI François et DEBOVE Frédéric, Planète criminelle : le crime, phénomène social du siècle ?, Paris, PUF, 1998, p.245-246.
JURGENSMEYER Mark, Au nom de Dieu, ils tuent !, op.cit. 237p.
L’effet papillon est « une expression qui résume une métaphore concernant le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales en théorie du chaos … Cette métaphore, devenue emblématique du phénomène de sensibilité aux conditions initiales, est souvent interprétée à tort de façon causale : ce serait le battement d'aile du papillon qui déclencherait la tempête… Aujourd’hui encore, l’effet papillon reste une métaphore de la vie quotidienne. Les futurologues considèrent que les transformations sociales seront de plus en plus liées à quelques actions individuelles plutôt qu’à des phénomènes de masse. » Pour les détails, voir le dossier d’Encyclopédie libre Wikipédia, http://fr.wikipedia.org
Parmi les pères fondateurs, Ibn Taymiyyah (1263-1328) était un théologien arabe musulman, de l’école hanbalite. Il est souvent appelé Cheikh al-Islam, ce qui est parmi les plus hauts titres données aux oulémas. L’actuel courant salafiste se réclame beaucoup de lui, ce qui en fait un des théologiens musulmans les plus cités et les plus controversés. Mawdoudi (1903-1979) était un théologien pakistanais. Il récusait le nationalisme et prônait l’application de la charia. Avec lui, l’islamisme est devenu un interlocuteur du débat politique, par l’intermédiaire du parti Jama’at-e Islami. Les idées de Mawdoudi ont influencé les théologiens égyptiens, notamment Hassan al Banna ou Sayyid Qutb. Hassan al Banna (1906-1949) était instituteur égyptien connu pour avoir fondé les Frères musulmans. Dans les idées d’al Banna, le seul moyen de libérer son pays de la colonisation culturelle britannique passait par un islam social. Selon lui, l’Islam devait englober toutes les affaires privées et publiques. Al Banna souhaitait restaurer le califat et de répandre l’Islam à travers le monde. Quant à Sayyid Qutb (1906-1966), il était fonctionnaire du ministère de l’Education égyptien et membre des Frères musulmans. Il était l’un des théoriciens de l’islamisme moderne. Ses idées ont eu impact considérable dans la diffusion des idées fondamentalistes dans le monde musulman. Sa pensée a inspiré les cadres d’Al-Qaida notamment Ayman al-Zawahiri. Pour les détails, voir les différents dossier d’Encyclopédie libre Wikipédia, http://fr.wikipedia.org
Dossier préparé par Delphine CARRARD et Bongard FANNY, Les attentats du 11 septembre 2001, 2005-2006, p.2 et suite. Il est possible de trouver ce dossier sur le site d’Internet de l’Ecole Professionnelle Commerciale de la Broye (EPCB), http://www.epbroye.ch/travauxapp/geopolitique/attentats11sept.pdf