Entretien avec Samih TEYMUR

Commissaire divisionnaire de police, responsable de Turkish Institut for Police Studies (TIPS) au sein de l’Université de Nord Texas.

Entretien réalisé par l’Internet, le 17 février 2007, 21h00-23h00

Question 1 : Est- ce que la politique antiterroriste américaine peut constituer un nouveau modèle de lutte contre le terrorisme pour la Turquie ? Vous pouvez répondre sur les plans politique, administratif, juridique ou simplement opérationnel.

Réponse 1 : Le modèle américain de lutte contre le terrorisme ne constitue pas un modèle pour la Turquie, car, actuellement c’est l’armée qui réalise cette mission. En fait, l’armée doit intervenir en cas de tout est en hors contrôle et le système criminel de justice ne peut pas répondre ou contrôler complètement devant les problèmes. Cependant, dans le modèle américain, les autorités ont ramassé le renseignement dans le Pentagone. Ca, c’était une grande erreur qui a compliqué toute l’intervention.

Le cas en Turquie est complètement dans une autre manière. Même si les médias désinforment l’opinion publique de la montée en puissance de la menace terroriste, les paramètres et les réalités ne sont pas comme les médias l’ont présenté. La menace terroriste est en phase de diminution en Turquie. Dans une telle condition, il faut que la police assume le rôle de la lutte antiterroriste mais pas l’armée, et les initiatives civiles interviennent.

Question 2 : Quelle est le rôle et l’importance de la police américaine par rapport aux autres institutions de sécurité, dans la lutte contre le terrorisme ?

Réponse 2 : Cette question nécessite de répondre une réponse large. Si vous voulez, nous pouvons écrire ensemble un article concernant votre question ?

Question 3 : Depuis plus de cinq ans vous êtes aux Etats-Unis et vous faites des recherches scientifiques sur la lutte antiterroriste. Le modèle de lutte policier turc peut-il constituer un modèle dans la lutte contre le terrorisme ?

Réponse 3 : Le système policier turc peut, en effet, être un modèle, car une technologie plus développée est utilisée, le partage et l’échange des renseignements parmi les unités antiterroristes sont bons, et il y a un travail centré plutôt sur le renseignement. De l’autre côté, la distance en matière de respect des droits de l’homme que la police turque a prise depuis quelques années, renforce la position de la police turque. Bien sûr qu’il y a quelques manques mais en ce moment il est possible de les combler.

Question 4 : Est-ce qu’on peut construire un nouveau modèle de lutte contre le terrorisme religieux en Turquie ? Existent-elles des bonnes pratiques ? Quelles sont vos dernières remarques ?

Réponse 4 : Il y a de bonnes pratiques pour lutter contre le terrorisme religieux. En effet cette lutte est une lutte contre l’idéologie de ce type de menace. C’est-à-dire, si on peut répondre sur le plan idéologique contre les arguments des organisations terroristes religieuses, on pourra avancer et prendre des mesures nécessaires. C’est pour cette raison qu’il faut utiliser les expériences des institutions et des hommes religieux, car les efforts de la police, relatives à montrer les faussetés de l’idéologie religieuse utilisée par les organisations terroristes, ne sont pas suffisants. On considère que les explications de la police sont tendancieuses ou insuffisantes. Ainsi, il faut mettre la place des interprétations des institutions et des hommes religieux dans une lutte idéologique contre les organisations terroristes, et montrer les faussetés sur le plan de croyance. Ca sera une bonne solution dans une telle lutte idéologique.

Je vous remercie pour votre intervention.

C’est moi qui remercie, bons courages.