Entretien avec Okan AYSU

Commissaire divisionnaire de police, chargé au sein du Secrétariat Général d’Interpol

Lyon, le 23.04.2007, 16h00 – 18h00

Question 1 : Comment trouvez-vous la participation de la Turquie (politico administrative et juridique) à la lutte antiterroriste internationale, notamment en matière de terrorisme religieux ? Si nécessaire, qu’est-ce qu’on peut faire pour une participation efficace ?

Réponse 1 : Je crois que cette participation n’est pas dans un cadre conscient, précis et programmé. Les politiques sont plutôt quotidiennes ou les décisions sont prises par heure dans le cadre des cas ou des événements.

Question 2 : Comment évaluez-vous cette participation en matière de plan opérationnel, notamment à l’égard des services de sécurité ? Si nécessaire, comment peut-on augmenter la qualité de cette participation ?

Réponse 2 : La Turquie suit généralement une politique traditionnelle issue dans le sens du secret d’information. C’est-à-dire les renseignements sont secrets et non échangeables. Bien sûr que ce type d’approche rend la difficulté pour l’élucidation de la dimension internationale des événements et pour l’assurance du soutien international. Le cas le plus important est que la position mouvante de la police turque au niveau international entraîne au problème de confiance à l’égard des polices étrangères. La carence la plus importante est ici le problème de classification des documents comme dans le cas des Etats européens.

Question 3 : Qu’est-ce que vous pensez de la participation de la police turque dans cette lutte ? Qu’est-ce que vous proposez pour une participation active de la police turque, notamment dans le cadre des missions internationales d’Interpol, d’Europol, des Nations Unies ou d’Europe ?

Réponse 3 : Il est évident que la lutte antiterroriste est considérée par la Police turque, comme importante, mais cette considération n’est plus institutionnelle et sans une vraie démarche à suivre. On le comprend par les réunions auxquelles nous avons assistés, la qualité des participants et le manque d’information de la part de la Police turque. La Direction Centrale des Affaires Etrangères de la DGPN turque n’a aucun ajout ou succès en dehors de statistiques des accords bilatérales en matière de sécurité ou de personnel envoyé à l’étranger. La plupart des participants sont des personnes qui ne parlent pas bien anglais, qui ne sont pas compétents sur le sujet, et qui ne dispose pas d’une formation d’allocution. Bien sûr que toutes ces facteurs humilient l’organisation de la Police turque.

Question 4. Une dernière question... Qu’est-ce que vous pensez de la participation de la Police turque à la lutte antiterroriste d’Interpol ? Quels sont vos idées et vos conseils ?

Réponse 4 : La réponse de cette question est liée à la précision d’une bonne démarche à suivre dont j’ai déjà parlé. Chaque activité, initiative et participation doivent être institutionnalisée. Dans ce sens, comme la Police turque, notamment sa Direction Centrale des Affaires Etrangères, ne dispose pas assez de capacité et d’expérience en matière de relations internationales et de politiques étrangères, elle doit assurer le soutien du ministère des Affaires étrangères et doit constituer une plateforme interinstitutionnel. Les stratégies relatives à chaque mission, à la réunion, à la conférence ou à la présentation doivent être développées dans cette perspective. Sinon, les initiatives dans lesquelles se trouve la Turquie, n’ont pas été conclues et les thèses soutenues ont été des anti-thèses. Les décisions individuelles et comportements sont les fondements de ces problèmes.

Je vous remercie pour cette parfaite critique.

C’est moi qui vous remercie.