Entretien avec Necati ALKAN

Commissaire de police, Direction Centrale des Opérations et de la Lutte Contre le Terrorisme, DGPN turque.

Ankara, le 17.11.2005, 16h00-19h00

Question 1 : Je veux d’abord deux questions sur les opérations psychologiques : d’abord, qu’est-ce que signifient les oprations psychologiques pour la Police nationale ?

Réponse 1 : Les opérations psychologiques réalisées par la Police Nationale signifient toutes les activités planifiées et réalisées afin de renforcer psychologiquement la lutte contre le terrorisme, de renforcer la conscience des individus, des groupes et de la population ciblés, et de gagner l’appui de cette dernière. En effet ces opérations ne signifient pas social engineering.

Question 2 : Maintenant, ma deuxième question : dans quels domaines, la Police Nationale réalisent ses opérations psychologiques ?

Réponse 2 : Dans le cadre de ce type des opérations, la Police Nationale réalise ses opérations sur quatre domaines : les activités d’informations, les activités socioculturelles, les activités de formation et des activités avec les familles. Pendant toutes ses activités, la Police Nationale informe les gens, notamment les étudiants et leurs parents, en matière d’activités des organisations terroristes. Elle participe également aux activités socioculturelles organisées par la société dans le cadre de police de proximité. Pendant des activités des formations, la Police suit une stratégie de formation continue afin de mobiliser ses unités concernées et les différentes institutions intéressées en matière de lutte contre le terrorisme.

Question 3 : Quels sont les impacts des problèmes socio-économiques pendant le recrutement des nouveaux membres par les organisations terroristes, notamment religieuses ?

Réponse 3 : Il faut d’abord préciser que les individus ne naissent pas terroristes mais devient terroristes. Les organisations terroristes construisent un terroriste grâce à quelques facteurs comme par exemple les problèmes socio-économiques. Les organisations terroristes religieuses recrutent les nouveaux membres généralement des familles qui ont des problèmes socio-économiques. Par exemple, le Hizbullah a visé généralement à recruter des nouveaux membres notamment dans des familles qui sont pauvres et qui ont beaucoup d’enfants. En effet, l’insuffisance des ressources matérielles de ce type des familles et quelques problèmes économiques liées à la pauvreté forcent les individus à chercher des solutions à la fois légales et illégales. C’est sur ce point que les organisations terroristes contactent avec les individus et les offrent des possibilités. Au début, un simple boulot et un revenu minimum ne signifient pas un lien direct avec l’organisation terroriste. Au fil du temps, l’organisation terroriste suit une stratégie patiente afin d’augmenter ses relations avec l’individu visé. L’augmentation des relations permet de plus en plus à inviter l’individu aux activités illégales. En effet, les problèmes socio-économiques sont utilisés par lesdites organisations terroristes comme un instrument pour recruter des nouveaux membres.

Question 4 : Enfin ma dernière question... Qu’est-ce que vous pensez sur les activités préventives contre le terrorisme en Turquie?

Réponse 4 : Comme on le sait, la lutte contre le terroriste est l’affaire des services de sécurité. Quant à la lutte contre le terrorisme, cette dernière est l’affaire de tous, c’est-à-dire toutes les institutions concernées ont des choses à faire et la société doit participer à la lutte concernée. Même si on est en retard, il me semble qu’une conscience commune est de plus en plus établie par les efforts de la Police Nationale, car, cette dernière a vraiment débuté un processus incontournable et une conscience commune est de plus en plus acceptée par les institutions concernées. Dans cette perspective, je peux vous dire que la Turquie a commencé à jouer un jeu d’équipe pour les activités préventives.