3- Marino-Maremma

Entre le capitaine Marino et Maremma naît un rapport paragrammatique motivé par la participation de la même syllabe [mar]. Le paragrammatisme concrétise une appartenance symbolique de Marino à Maremma ou à l’Amirauté des Syrtes. Ainsi l’association de ces deux onomastiques montre le métier du capitaine et son domaine. Marino donne à lire d’emblée « marin » : c’est-à-dire que le nom propre détermine la fonction, tandis que la mer est incluse dans le toponyme Maremma comme anagramme graphique qui précise en même temps l’univers du travail.

Dans les deux autres romans, le rapport entre toponyme et anthroponyme nous paraît moins étonnant que dans Au château d’Argol et dans Le Rivage des Syrtes. La seule relation qui nous semble intéressant dans Un beau ténébreux est celle entre la propriétaire de l’Hôtel des Vagues Kersaint et le toponyme Kérantec. À l’opposition des personnages-vacanciers qui restent étrangers, les graphèmes identiques dans ce cas servent de garant pour affirmer l’appartenance à la région. Mona dans Un balcon en forêt constitue un rapport graphique avec le nom de lieu Moriarmé, motivé par l’association des lettres MO. Le paragrammatisme souligne ici une fonction d’homogénéisation ; Mona échappe à la mort.

Après avoir examiné les règles de l’invention onomastique, nous nous intéressons à dégager les traits caractéristiques de l’espace gracquien à travers l’étude du langage scientifique qui aboutit à donner forme aux différents lieux des romans.