II- Figures de l’anthropomorphisme

Gracq reste fidèle à son projet poétique, il n’hésite jamais à faire correspondre l’image du monde à celle de l’homme. Si le langage scientifique n’arrive pas tout seul à réaliser son aspiration vers l’unité de l’univers, il ne tarde pas à revenir au langage poétique. Les figures du discours lui offrent une autre voie de contact. L’analogie, qui reste la figure dominante de son écriture, attire notre attention par sa fréquence. Elle s’avère être le meilleur moyen d’établir le rapport de correspondance, de communication entre le monde et l’homme. En examinant l’anthropomorphisme dans son œuvre romanesque, nous remarquons que l’importance est accordée aux figures de la comparaison et de la métaphore. Celles-ci reposent sur la relation de similitude ou du moins d’assimilation. Notre intérêt ne va pas trop se porter sur ces deux figures en tant que théorie, mais plutôt comme un outil susceptible de célébrer la notion d’anthropomorphisme. Ce qui nous intéresse dans cette étude, c’est de voir le moyen aboutissant à l’humanisation de l’univers gracquien et, qui lui accorde cette image semblable du corps humain. Il faut rappeler ici que nous nous contentons de révéler exclusivement les analogies fondées sur le transfert des traits entre l’homme et l’univers. En fait, les figures anthropomorphiques ne sont qu’une initiative tendant à dévoiler l’espace et à l’animer. Elles ne peuvent pas être expliquées uniquement comme projection des sentiments du sujet sur l’objet, car elles mènent également à le constituer comme force autonome, agissant sur l’observateur.