Deuxième partie : Magnétisme de l’espace

Après avoir exposé les structures de l’espace gracquien, nous nous intéressons ici au rôle qu’il tient dans la constitution de l’intrigue. La description spatiale sera sans doute l’objet de notre analyse. Nous allons voir comment l’espace assume la responsabilité de narrer les événements et appartient à la théorie du récit. Disons qu’il y a un échange de rôle : la pause est confiée à présent à la narration. Mais une question se pose : comment le lecteur peut-il enchaîner les différents faits descriptifs pour se rendre compte de l’histoire? Tous s’accordent sur le point que le génie créatif de chaque écrivain se montre le seul maître de la fiction. Et l’originalité du créateur réside dans la maîtrise des éléments de son monde imaginaire. En général, l’espace est géré, dans ce type de roman, par le rapport du paysage et du personnage, qui est un élément constitutif de la fiction. D’où l’intérêt d’étudier la naissance et le développement de ce rapport dans cette partie. Le rôle que l’espace joue sur le plan narratif s’éclaircit à travers les multiples parcours que le voyageur fait dans son univers imaginaire. Les diverses promenades accélèrent son contact avec le monde extérieur. Ce contact constitue les fils premiers de chaque trame. C’est pour cela que nous préférons nous arrêter sur les différents lieux parcourus ou contemplés.