Annexes

Annexe 1 Nos trois poètes

André Frenaud

Ose « être à la fois le rempart contre le désastre et discours déchiqueté de notre condition158 »

André Frénaud est né le 26 juillet 1907 à Montceau-les-Mines ( Saône-et-Loire ). Après des études secondaires à Dijon , il poursuit dans les voies de la Philosophie et du Droit à Paris. Il est en 1930 lecteur de français à l'Université de Lwów (en Pologne à cette époque), voyage en Russie , Espagne et Italie .

Mobilisé en 1939 il est fait prisonnier et passe deux ans en captivité dans le Brandebourg avant d'être libéré et renvoyé en France grâce à de faux papiers. Ayant commencé à écrire en 1938, ses poèmes paraissent, sous le pseudonyme de "Benjamin Phelisse", dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Éluard et il participe activement à la revue Messages de Jean Lescure . Ses recueils seront par la suite régulièrement publiés chez Gallimard, ainsi que des entretiens avec Bernard Pingaud sur sa poésie et la création poétique en général. Il reçoit en 1973 le Grand Prix de poésie de l'Académie française et en 1985 le Grand Prix national de Poésie.

Frénaud nouera des amitiés durables avec les peintres Raoul Ubac et Jean Bazaine dont il accompagnera de ses préfaces les expositions. Ses poèmes seront également illustrés par de nombreux autres artistes. Il a collaboré fructueusement avec l'éditeur, poète et artiste Pierre André Benoit à Alès .

En 1971, André Frénaud épouse la relieur Monique Mathieu qui développe, depuis quelques années, une œuvre importante et personnelle, soutenue par des bibliophiles de premier plan. Le couple acquiert et restaure une maison ancienne à Bussy-le-Grand , en Côte-d'Or , et y aménage un atelier où Monique Mathieu reliera nombre d'ouvrages de son mari, ainsi que de leurs amis littérateurs et peintres.

Il meurt à Paris le 21 juin 1993 .

Le château : figure imminente dans l’univers frénaldien dont le poète parle avec détail dans Il n’y a pas de paradis avec le poème intitulé « Le château et la quête du poème » (p.233). Il symbolise, tout comme l’image de l’étape qui a son importance chez le poète, le désir d’atteindre l’issue de la quête qui se révèle n’être qu’une simple étape parmi une multitude et interminable série d’étapes, dans la quête infinie du poète. Point de demeure absolue, que de simples haltes ; ce qui nous ramène à l’idée de l’impossibilité de toute certitude dans tout domaine, que ce soit par rapport à l’identité du sujet, à celle de l’Autre, par rapport au lien entre ces deux derniers, au langage et aux mots également.

Des choix de poèmes d'André Frénaud ont fait l'objet d'éditions bilingues ou en langues étrangères (allemand, néerlandais, italien, serbo-croate, hongrois, polonais, russe, macédonien, roumain, albanais, anglais).

Notes
158.

Par Jacques Chessex « Peines et combats d’André Frénaud », in NRF, n°162 (juin 1966), p.1070 (cité dans André Frénaud : « vers une plénitude non révélée », Peter Schnyder, L’Harmattan, 1997, p.31.)