Lorand Gaspar

‘« L’homme est un miracle dont la vie sur terre jamais peut-être ne guérira. Le langage qu’il sécrète est organiquement lié au langage de la vie… »
(Approche de la Parole, p.10)’

Lorand Gaspar, né à Târgu Mureş en Transylvanie orientale, le 28 février 1925 , est un médecin , poète , historien et traducteur français d'origine hongroise .

Déporté durant la Seconde Guerre mondiale , il se réfugie en France où il fait des études de médecine . Chirurgien de l'hôpital français de Jérusalem de 1954 à 1970, il pratique ensuite au C.H.U. Charles-Nicole à Tunis de 1970 à 1995. Lorand Gaspar est l’une des figures centrales de la poésie contemporaine de langue française. Il a publié la plupart de ses livres chez Gallimard, plusieurs recueils de poèmes ayant été repris dans la fameuse collection Poésie/Gallimard : Le quatrième état de la matière, Égée suivi de Judée, Patmos, mais aussi Gisements (Flammarion), Corps corrosifs (Fata Morgana), La maison près de la mer (Pierre-Alain Pingoud).


Lorand Gaspar a également publié des livres en prose et des journaux de voyage : Approche de la parole (Gallimard), Journaux de voyage (Picquier-Le Calligraphe), Feuilles d´observation (Gallimard), Carnet de Patmos (Le Temps qu´il fait), Apprentissage (Deyrolle), Arabie heureuse (Deyrolle), Carnets de Jérusalem (Le Temps qu´il fait).
Il est également l´auteur d´un essai sur l´histoire de la Palestine (paru chez Maspéro en 1968), et d’une série de traductions de D.H. Lawrence, János Pilinszky, Peter Riley, R.M. Rilke, Georges Séféris, Georges Somlyo.

Médecine et écriture sont intimement liées dans l'œuvre de Gaspar, tout comme dans la vie de l'homme. Nombre de ses créations évoquent ce lien à la fois invisible et indestructible qui unit le chirurgien au poète. En 1998, il reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre.

(S.a. p.114)

Le désert, figure et thème majeurs chez Gaspar, est le lieu des paradoxes, du silence et de la solitude, mais également celui de la parole par excellence, rappelons-nous que c’est au désert que Dieu parla aux hommes. Lieu du nomadisme, d’un mode de vie mais aussi d’une conception sage et ouverte de la vie, à travers la transcription des « alphabets » et des langues anciennes. Ce sont là différentes façons d’approcher, d’exprimer le monde : déjà un désir de comprendre mieux le monde, avec une condition requise, obligatoirement, celle de l’ouverture à tout, à l’Autre, au monde. Il est désert « poétique » également, celui de la quête du poète dans le langage, dans la langue et écriture poétique.