L’étude de la pénétration missionnaire française au Levant

Les missionnaires français à l’étranger sont très nombreux, bien plus nombreux que ceux de toutes les autres nations réunies, « En effet, sur un total de 6106 missionnaires, nous comptons à peu près 4500 Français, 75 pour 100 »508. Ils sont aidés pour l’éducation des garçons et aussi pour l’éducation des filles. De son côté, la France possède et exerce le protectorat religieux, non seulement de ses Missions, mais encore de toutes les Missions du Levant et de l’Extrême Orient, et c’est là un de ses plus beaux privilèges séculaires. Dans Faut-il autoriser les congrégations ? 509 Barrès nous donne une idée de leur longue histoire et de leur origine.

C’est au Père Joseph, l’une des gloires du dix-septième siècle, que revient la gloire d’avoir conçu le plan général des missions catholiques françaises et d’avoir organisé la mission des Frères Capucins du Levant. Dans son rapport sur « les Franciscains » dans Faut-il autoriser les congrégations ? Barrès cite quelques lignes sur le Père Joseph. Il nous montre comment sa pensée demeure la pierre fondamentale, la base même, de toutes ces missions françaises qu’au long de cette enquête il visite. Si nous écrivons toute l’histoire des missionnaires français, c’est cette grande figure que nous devrions placer en tête :

‘« Ce puissant et assez mystérieux personnage, à la fois homme d’Etat et mystique et qui se tient toujours au second plan, dans l’ombre, a conçu ce que pouvait être la propagande catholique française et il a commencé à la créer avec ses frères Capucins dans les Echelles du Levant »510

Il faut attirer l’attention sur le fait que de nombreux écrivains français - les frères Tharaud, Henri Bordeaux, Pierre Benoit - apportent un soutien à ce courant de pensée, au moyen de leurs écrits, et en effectuant des tournées d’inspection dans les instituts et dans les écoles religieuses d’Orient. Ainsi, dans son œuvre : Une Enquête aux pays du Levant, Barrès parle de « Mission civilisatrice », à propos des missions religieuses.

Notes
508.

Jean-Baptiste Piolet, Nos missions et nos missionnaires, Paris, Bloud, 1904, p. 5.

509.

Maurice Barrès, Faut-il autoriser les congrégations  ?, Paris, Plon, 1924.

510.

Ibid., p. 176.