La primarité

Dans ce roman, l’auteur parle de l’homme oriental en usant de cliché qui, selon lui, ont leur origine dans l’histoire des Phéniciens, comme témoigne le passage suivant :

‘« Ces vieux marchands phéniciens, dont les descendants continuent l’erreur millénaire, ont toujours eu un tort : le désir forcené de gain brutal, immédiat. Jamais ils n’ont compris le principe de la solidarité des générations entre elles. Après moi, le déluge, n’est-ce-pas ? Salomon demande à Hiram le bois des cèdres tutélaires. Du moment que le roi d’Israël en donne un bon prix, le suffète de Tyr en découronnera ses montagnes. Et maintenant, voici que le Liban n’est plus qu’une stérile armée de géant chauves. » 701

Ainsi l’homme oriental serait incapable de résister à l’appât du gain rapide, et dans l’impossibilité d’avoir une réflexion à long terme. C’est donc un comportement qui se rapproche de l’instinct.

La primarité de l’oriental se manifeste aussi à travers son comportement aux instincts brutaux :

‘« Le cri de la pauvre sentinelle anonyme égorgée dans la nuit ; l’ami mort de fièvre au cours d’une halte, et dont on ne peut ramener le corps et qu’on enterre n’importe où, et dont les troupeaux des nomades froisseront éternellement les misérables os ; le puits vers lequel on s’est hâté trois jours, et qui est tari; les sinistres Bédouins qui surgissent, l’espace d’une seconde, sur la crête d’une dune » 702

Ce passage fait ainsi penser à un monde violent sans loi qui ne respecte pas les morts. Le recueil des termes employés, « sinistres bédouins, surgissent l’espace d’une seconde », évoquent, d’une part la promptitude du comportement humain lié à l’idée de la primarité, et d’autre part, la fusion entre l’humain et l’espace naturel. La caractéristique de l’humain oriental à travers ce comportement implique, l’idée de tromperie et de démesure.

Les scènes de violence sont décrites de façon spectaculaire. Ici, la brutalité n’est pas dirigée uniquement contre l’Européen, mais se manifeste entre les autochtones :

‘« Des sentiers déserts où druses et maronites continuent à régler à coups de couteau et de carabine leurs vieilles histoires, on passe aux lambris étincelants sous lesquels les cheikhs des uns filtrent avec les femmes des autres. En moins d’une heure, les molles cadences des tangos ont succédé aux hurlements des chacals »703

Le but de la scène est de mettre l’accent sur l’opposition entre un milieu mondain et un lieu obscure et désert où règne la loi de la démesure illustrant le stéréotype de l’oriental impulsif et violent. Ce qui est mis en évidence par la phrase : « druses et maronites continuent à régler à coups de couteau et de carabine leurs vieilles histoires ». Le vocabulaire devient excessif quand il s’agit de la lutte entre Orientaux et Européens. Ainsi, le mot « assassin » est utilisé à trois reprises à la page 41 de La châtelaine du Liban pour désigner des nomades autochtones en guerre contre les Français.

Les actes de violences relatés dans le passage suivant, connotent des instincts primitifs de destruction et portent atteinte à l’intégrité de l’Européen :

‘« ’…’ ce sont les Kurdes qui ont fait le coup. Me raidissant pour ne pas éclater en sanglots, j’écoutais l’énumération des détails atroces de ce guet-apens : le corps de d’Hollonne, haché de coups de couteau et retrouvé au milieu d’une couronne de cadavres…, jusqu’au dernier instant, la servant lui-même, il avait dû manœuvrer la mitrailleuse de son peloton ; Ferrières, décapité, et sa tête, horrible trophée, promenée jusque dans les rues de Mardin par les ignobles vainqueurs… d’autres choses encore, qu’on se refuse à écrire, à imaginer… »704

La scène relatée est tellement chargée de violence et de cruauté qu’elle devient indicible : « qu’on se refuse à écrire, à imaginer…. ». Le mythe de l’autochtone « barbare » ainsi constitué est mystifiant. Il ignore les conditions économiques, l’exploitation coloniale et l’aliénation dans lesquelles vivent les orientaux, « par exemple, la cruauté, la violence et l’excès ne sont jamais présentés comme les avatars d’une situation de colonisation, mais comme constituants d’un être figé primitif, plus, comme l’essence même de l’homme oriental ». Il néglige le contexte socio-historique « la guerre » d’où les falsifications, les interprétations sur les comportements des Kurdes, notamment, fruits d’une vision étrangère extérieure.

Personne ne peut ignorer que l’œuvre de Pierre Benoit montre une évidente vision dualiste, par exemple : Français/non-Français, homme blanc/homme noir, civilisé/sauvage. Le personnage oriental se caractérise notamment par : un aspect de primarité, lié à un comportement animal. De plus, la démesure identifiant l’homme oriental, est en rapport avec les éléments naturels non domestiqués. Elle implique une sorte de fusion avec ces éléments naturels et sauvages.

Où qu’il soit en Orient, Pierre Benoit reste imprégné de son amour pour la France ; il la recherche et la trouve partout, car elle est « universelle ». Il va jusqu’à retrouver ses paysages dans les régions les plus lointaines, et se délecte de ces similitudes. Son regard sur la Syrie et le Liban est significatif, particulièrement lorsqu’il évoque les épopées latines. En outre, l’auteur réalise la plupart de ses voyages à un moment où la France règne encore sur un vaste empire colonial. Il parcourt le monde pour découvrir les traces des épopées françaises, et il nous rapporte une ample moisson des témoignages évoquant l’influence de son pays. En effet, Pierre benoit, romancier « colonial » au service de la colonisation, écrit pour montrer aux Français l’œuvre réalisée en leur nom, pour glorifier « le mythe de l’uniforme », et « l’héroïque effort de nos soldats en Afrique et en Orient ».

L’image de l’Orient, telle qu’elle apparaît dans La châtelaine du Liban que nous avons examiné, se présente sous des aspects variés, dans la mesure où, comme nous l’avons souligné, cette image est en rapport avec la psychologie profonde de l’auteur, mais aussi avec son idéologie. De plus elle est plus étroitement liée au contexte historique et politique d’un Orient en pleine période de colonisation, au lendemain de la Première Guerre mondiale

D’autre part, Pierre Benoit ne se borne pas à nous rapporter des témoignages des pays lointains, il nous parle également des hommes politiques français comme le général Weygand qui a joué un rôle important dans sa vie comme dans son œuvre. Ainsi l’intrigue du roman La châtelaine du Liban a été modifiée sur les conseils du futur général Weygand, alors Haut-Commissaire en Syrie. En Syrie, Pierre Benoit lui a donné à lire, en manuscrit, le texte de ce roman. Benoit nous dit à ce propos :

‘« P.G. Vous étiez au Liban quand le général Weygand y est arrivé comme Haut-Commissaire  ?
P.B. Oui, depuis un mois. Cela se passait en mai 1923. Mon roman était déjà commencé. Ne croyez pas que cette amitié que le général a bien voulu presque tout de suite me porter ait facilité ma tâche. Je dirai qu’au contraire, elle me l’a compliqué.
P.G. Comment cela ?
P.B. C’est bien simple. Au fur et à mesure que mon livre avançait, j’étais convié par le général, le soir, quand il était un peu débarrassé de ses soucis quotidiens, à venir lui en donner lecture, à lui et à quelques amis. (...) Au lieu de faciliter ma besogne, mon amitié avec le général Weygand l’a compliquée. Non seulement je ne pouvais prétendre à recevoir un renseignement de lui, mais encore j’étais obligé de ne point utiliser tel ou tel que je tenais du dehors, et que je pouvais être soupçonné avoir surpris dans son intimité »705

Pierre Benoit a donc réécrit, sur le conseil de Weygand, le dénouement du roman, qui, - il faut le reconnaître - est un bel hymne à l’armée coloniale.

En fait, la réalité historico-politique de la Syrie transparaît très clairement dans l’ensemble de La châtelaine du Liban. Toutefois, certains personnages sont authentiques, et sont mis en scène par l’auteur dans des situations déterminantes, sans que nous saisissions bien les tenants et les aboutissants de ces apparitions, le plus souvent brèves, tel l’exemple du général Gouraud, Haut-commissaire du Gouvernement français en Syrie, l’émir Fayçal. De plus, Le héros est français et les personnages qu’il côtoie sont, soit Européens, soit proches de son code culturel. Quant à l’humain oriental, il est généralement décrit à distance, comme un personnage « objet », et ne participe pas au dialogue « s’il y a un dialogue ».

Comme nous avons déjà écrit, à travers La châtelaine du Liban, Pierre Benoit nous montre un homme oriental occidentalisé, fortuné, qui se fait servir par desdomestiques « fourbes, hypocrites, etc., » d’où se dégage un double stéréotype, Oriental occidentalisé fortuné/ Oriental serviteur. En conséquence, on voit apparaître sous la plume de l’auteur une caractérisation de l’espace humain qui opère une évidente antinomie : Français/non-Français, homme blanc/homme noir, civilisé/sauvage. L’auteur focalise son discours essentiellement sur les grandes lignes de la politique française de l’époque de 1920, et sur l’hégémonie de la Grande-Bretagne à travers des personnages-clefs, comme lady Stanhope, Lawrence appelé « Lawrence d’Arabie », sans oublier le rôle joué par le major Hobson.

Le héros est un officier de carrière, qui évolue dans un milieu mondain. De ce fait, il est peu en rapport avec les gens du pays. D’ailleurs, même lorsqu’on demande au héros de Pierre Benoit de donner ses impressions sur la Syrie et le climat, il répond en mettant en avant des propos comme : « Très content. Les milieux syriens sont fort agréables. Il y a un bon terrain pour le golf, et le général Gouraud est un véritable gentleman »706.

Dans un article intitulé La tristesse de l’Oronte 707 , Pierre Benoit reproche à ses prédécesseur Chateaubriand et Lamartine, de ne pas tenir compte des intérêts de la France : « Sur cette terre, Chateaubriand et Lamartine ont passé. Mais ils n’ont guère fait qu’y promener leur mélancolie dédaigneuse et désabusée. L’idée que leurs nobles randonnées pouvaient être politiquement utiles à leur pays ne leur est jamais venue ».

A travers cette étude, nous avons cherché à mettre en évidence certaines composantes de ce que l’on pourrait appeler, l’image de l’Orient des années vingt, à travers les œuvres de Pierre Benoit et de Maurice Barrès. Des lors, quelle image de l’Orient nous renvoie ce type d’écrivains voyageurs ?

En premier lieu, on peut dire que Barrès veut réaliser le rêve de la fusion entre l’Orient et l’Occident. Il envisage dans la suite des temps, les rencontres de l’Occident et de l’Orient. D’une manière pacifique, et non plus conquérante : il sait « que le propre de la force est de faire le calme »708;  il rapproche vainqueurs et vaincus, les oblige « de se reconnaître des parentés »709. Sans doute l’Asie est-elle « diversité », « mosaïque de races et de religions »710, mais une « pensée supérieure » vient parfois y « établir l’unité »711. Ce rôle, Barrès l’accorde à l’Occident, dans la mesure où il « n’accepte pas les fatalités », à la France quand elle soigne et assiste, quand elle enseigne paisiblement l’enfance.

L’Occident, à son tour, que peut-il recevoir de l’Asie ? « Une simplification de la vie matérielle ». La conciliation de l’Occident et de l’Orient est donc possible, même nécessaire ; elle serait pour les peuples, comme pour l’homme, enrichissement.

Il serait bon de dire ici quelques mots d’un des porte-paroles les plus célèbres du nationalisme, Maurice Barrès, qui s’est identifié, pendant une partie de sa vie au moins, à cette passion. Barrès n’aime que soi, son évocation de la rencontre avec l’autre est nuancée ; elle reste cependant partielle car elle enregistre le rôle de la différence mais sous-estime celui de l’identité. Maurice Barrès ne se tenait pas pour un littérateur qui se fût mêlé aux luttes politiques par manière de divertissement ; il se tenait pour un homme dévoué au service de la France, qui devait mettre au service de la France tout ce qu’il avait de ressources et donc, avec tout le reste, le prestige de ce style par où sa pensée se révélait, s’insinuait, s’imposait. Ainsi s’efforçait-il de ne se point disperser parmi les caprices de sa fantaisie, mais plutôt de concentrer son activité sur les problèmes que la vie politique soumettait à son attention, afin que son effort s’accordât toujours plus étroitement à l’intérêt national.

Comme nous l’avons déjà montré « Le nationalisme conséquent, que Barrès parvient souvent à incarner, est relativiste, et donc contre tout déracinement, serait-il en faveur d’une absorption par la France »712. Mis devant une situation concrète, au cours de son voyage en Orient, Barrès choisira, malgré ces quelques scrupules, la voie du nationalisme conventionnel. Ce qu’il vient y observer et y encourager, ce sont « nos maîtres qui y propagent la civilisation de l’Occident »713. Or cette propagation est décrite habituellement en termes de chasse ou de bataille. Et il sait fort bien que le spirituel entraîne dans son sillage le temporel « je vais dans ce Levant pour y vérifier l’état de notre puissance spirituelle »714, déclare-t-il en partant, mais il ajoute peu après : « Elles ‘les congrégations religieuses’ assurent le prestige de notre esprit, créent une clientèle à notre industrie et fournissent des collaborateurs à nos entreprises »715. C’est la mission de la France que de coloniser ces pays, en Asie ou en Afrique.

Enfin, les thèses relativistes peuvent également être accommodées à la politique de colonisation. Observons Barrès que caractérisent, d’une part, l’éloge du racinement, du maintien du passé, du conservatisme, et, d’autre part, le maintien à la politique impérialiste des pays coloniaux comme la France, politique qui contribue incontestablement à la grandeur nationale, mais qui en même temps fait des autres des déracinés. « Quelle emprise pouvons-nous prendre sur les nationalités et les civilisations différentes de la nôtre ? »716 se demande-t-il dans Une Enquête au pays du Levant, « Comment formons-nous une élite intellectuelle avec qui nous puissions travailler, des Orientaux qui ne soient pas des déracinés, qui restent pénétrés de leurs traditions familiales, et qui forment ainsi un trait d’union entre nous et la masse indigène ? »717 Voilà bien la quadrature du cercle : comment obtenir de cette élite qu’elle reste dans sa norme d’origine tout en lui inculquant notre norme à nous ? Comment réconcilier le désaveu de tout déracinement avec l’éloge de la conquête coloniale qui le provoque ?

Edward Said commente les visions orientalistes de Barrès dans les termes suivants :

‘« Comme tant d’ouvrages avant lui, l’Enquête est une œuvre récapitulative, où l’auteur ne se contente pas de chercher en Orient les sources et les origines de la culture occidentale, mais encore reproduit Nerval, Flaubert et Lamartine dans leurs voyage en Orient. Pour Barrès, pourtant, il y a une dimension politique supplémentaire à son voyage : il cherche à prouver par des témoignages concluants le rôle constructif de la France en Orient. ‘(…)’ Pourtant, la vision de Barrès préserve, même dans ces projets, la distinction entre Est et Ouest qu’il prétend atténuer »718

Laissant de côté maintenant Barrès, et revenant à Benoit, on peut rappeler que l’œuvre de Pierre Benoit correspond à une sensibilité française de l’époque de l’entre-deux-guerres. Comme nous l’avons déjà dit, cet écrivain voyageur ne prenait pas de risque et effectuait ses voyages avec un certain confort. Dès lors, que cherchait-il dans le voyage, si ce n’est pas la reproduction non critique d’une vision ethnocentrique du monde, l’espace étranger lui servant le plus souvent d’écran pour la projection de ses propres fantasmes ?

Il est évident que l’ambition de Pierre Benoit était de restituer au lecteur une image de l’Orient qu’il revendique, d’un Orient lié, aux expéditions des Croisés, une sorte de reconstitution du passé dans le présent. D’ailleurs, le discours sur la ville orientale se focalise sur une référence culturelle occidentale et implique les conflits Europe/Orient, « Châteaux francs, villes fortifiée, ville occupée, ville assiégée, ville sainte, etc. » Ainsi se dégage une dualité colonisateur/colonisé qui se superpose à l’antinomie Européen/Oriental. Cette dualité implique un rapport de pouvoir entre ces deux groupes humains. Pour maintenir cet équilibre, le pouvoir colonial met en place une structure socio-économique qui le protège. Ces données historiques et politiques nous donnent un éclairage sur la manière dont a pu s’élaborer la vision dualiste de Pierre Benoit.

Pour lui, l’exotisme représente surtout un prétexte à ses romans au moyen duquel il s’approprie l’Orient. Ainsi néglige-t-il l’aspect social et culturel de l’Orient au profit de références occidentales, comme la consolidation du colonialisme français. Il relie l’Orient à l’Occident à un point tel, qu’il ne le considère qu’à travers les vestiges du passé. Son œuvre est porteuse d’un discours qui implique une incitation au voyage dans un Orient à la fois stéréotypé et européanisé. C’est pourquoi le voyage de Benoit en Orient s’inscrit sous les termes de vision coloniale.

L’Orient devient le miroir dans lequel le référant européen projette sa propre image. L’image de l’Orient est ainsi altérée. Nous pouvons dire que pendant la période de l’entre-deux-guerres, la Méditerranée orientale a été entièrement recréée par la littérature. On a déjà dit qu’à travers la Châtelaine du Liban, l’Orient se transforme en un lieu où la culture arabe est peu présente.

Le voyage en Orient représente alors pour les Européens un rite de passage bourgeois par lequel ils essaient d'accéder à une double vérité : celle de la connaissance et celle du désir. C’est un système touristique, mais bien plus un périple symbolique qui, sous prétexte de recouvrer un héritage, va produire une véritable idéologie de la colonisation douce, d’abord, ensuite, effective et réelle, qui se concrétise par la présence de nouvelles forces d’occupation étrangère dès le lendemain de la Première Guerre mondiale. Il faut rappeler, ici, que d’autres auteurs de la même période, tels que Valentine de Saint-Point, ont une vision différente sur la question, une vision anticoloniale.

Notes
701.

Ibid., p. 156.

702.

Ibid., p.41.

703.

Ibid., p. 99.

704.

Ibid., p. 115-116.  

705.

Pierre Benoit, Paul Guimard, De Koenigsmark à Montsalvat, op. cit., p. 55-57.

706.

Benoit, Pierre, « La tristesse de l’Oronte », dans Œuvre diverses, t. VII, Paris, A. Michel 1970.

707.
708.

Maurice Barrès, Une Enquête aux pays du Levant, t. II., op. cit., p. 198.

709.

Ibid.

710.

Ibid, p. 200.

711.

Ibid.

712.

Tzvetan Todorov, Nous et les autres, op. cit., p. 345.

713.

Maurice Barrès, Une Enquête aux pays du Levant, t. I., op.cit., p. II.

714.

Ibid.,p. 5.

715.

Ibid., t. II, p. 175.

716.

Ibid., p. 196.

717.

Ibid.,p. 197.

718.

Edward Said, L’Orientalisme, op. cit., p. 274.