1.2.1 La faiblesse des investissements dans l’agriculture

On peut expliquer le phénomène des faibles performances par une politique d’investissement qui a toujours été marquée par les choix anciens en faveur des industries industrialisantes. En effet, les politiques mises en œuvre depuis l’indépendance ont défavorisé l’agriculture au niveau de l’allocation intersectorielle des investissements par rapport aux autres secteurs économiques, notamment l’industrie (tableau n° 10)

Tableau 10 Répartition des investissements (en Millions de DA)
Années Agriculture Hydraulique Industrie Total
1970-1973
%
4.140
15%
1,100
3,97%
12,400
45%
27.740
100%
1974-1977
%
12.005
10,9%
4,600
4,2%
48.000
43,5%
110.217
100%
1980-1984
%
29.000
7,23%
* (*) 148.222
37%
400.600
100%
1985-1989
%
30.000
5,45%
41.000
7,45%
174.200
31,67%
200.000
100%

Algérie. Ministère de la planification et de l’aménagement du territoire. Synthèse des données des plans de développement. MPA, [S.d]

Les chiffres présentés dans le tableau (n°10) mettent en évidence l’importance des investissements dans le secteur de l’industrie et la marginalisation du secteur agricole à travers les différents plans de développement. Dans un pays où 95% de la superficie relève des étages bioclimatiques semi-arides à arides, une importance capitale doit être accordée à l’agriculture et à l’hydraulique.

La période 1989-1999, caractérisée par la mise en œuvre de réformes économiques qui ont réduit l’intervention des pouvoirs publics en matière d’investissements directs et rendu difficile l’appréciation des investissements. Pour remédier à cette situation, durant la décennie 2000, les pouvoirs publics ont mis en œuvre un programme national de développement agricole (PNDA), (38 milliards de dinars ont été consentis en 2001 pour financer ce programme)29 dont l’un des objectifs est de participer à la réhabilitation des fonctions régulatrices de l’état. Parmi les options retenues, la réhabilitation du crédit mutuel agricole est soutenue par les principaux fonds. Il s’agit d’un outil de libéralisation et d’incitation des initiatives, mais aussi de responsabilisation des acteurs à la réalisation des investissements. Le tableau qui suit nous donne l’évolution de ces dotations budgétaires.

Notes
29.

Algérie. Ministère de l’agriculture et du développement rural. La nouvelle politique de développement agricole et rurale : choix stratégiques, mise en œuvre et perspectives : note de synthèse. Alger, MADR, novembre 2002, p. 10