2.2 Le système national de la recherche agronomique

La recherche agronomique se caractérise par une instabilité institutionnelle due à une succession de restructurations conjoncturelles et sans évaluation. Loin de s’inscrire dans une vision à long terme, les différentes restructurations ont souvent favorisé l’approche structurelle, au détriment des missions de recherche proprement dites. Le cloisonnement n’a pas permis la mobilisation du potentiel scientifique et la dispersion des responsabilités n’a pas favorisé une approche intersectorielle de la recherche. D’autres facteurs ont limité également l’expression du potentiel de la recherche, parmi ceux-ci :

• Insuffisance dans l’élaboration d’une politique agricole et agroalimentaire définissant de manière précise les objectifs de production et de développement à long terme ;
• Sur le plan politique de recherche, on constate un manque de clarté et de continuité dans les orientations de la politique de recherche ;
• Une approche très cloisonnée des pratiques de recherche qui a empêché la prise en considération des cohérences indispensables sur le plan naturel (sol, climat), technique (végétal, animal et techniques agricoles) et socio-économiques ;
• Absence de coordination et de synergie entre les secteurs de la formation, de la
• recherche et celui de la vulgarisation ;
• Inexistence d’un système d’information performant comme moyen d’expression de la recherche ;
• Manque de cohérence et redondance dans les programmes de recherche par méconnaissance des travaux antérieurs et en cours, dus à l’absence d’un système d’information performant à même d’organiser, de gérer les flux d’information en input et output de la recherche ;
• Absence de processus et de critères scientifiques d’évaluation de la recherche ;
• Affectation limitée des ressources financières, avec des méthodes de fonctionnement bureaucratiques ;
• Manque de personnel hautement qualifié pour conduire les programmes de recherche ;
• Nombre très limité de publications issues des travaux de recherche. Le secteur agricole participe seulement à un taux de 4% des publications de la recherche scientifique nationale⁵⁴.