2.2.1 Structures du système national de la recherche agricole (SNRA)

Certains facteurs endogènes et exogènes limitent l’expression de la recherche du secteur agricole, outre les facteurs déjà cités, l’absence d’un environnement propice à l’exercice des activités de recherche, favorise le départ de cadres compétents vers l’enseignement supérieur ou d’autres secteurs économiques beaucoup plus attrayants sur le plan financier. Jusqu’à présent, la mise en place de structures centralisées et cloisonnées n’a pas permis de développer un système de recherche ouvert sur l’environnement. La prééminence de la hiérarchie administrative sur l’aspect scientifique a souvent favorisé des actions impulsées par la tutelle et, de ce fait, restreint l’implication des chercheurs dans les prises de décision. Par ailleurs, les changements successifs dans les missions assignées aux instituts techniques ont engendré une dispersion des actions, avec une marginalisation des activités de recherche. Le manque de moyens de fonctionnement et les lourdeurs bureaucratiques sont des facteurs limitatifs à tous les niveaux55.

Par l’importance de ses moyens humains, la recherche universitaire est le principal vivier de la recherche agronomique dans le pays. Le poids relatif des enseignants de rang magistral (Professeur et Maître de conférences) est de 15,48 %, l’encadrement est basé essentiellement sur les chargés de cours et les maîtres-assistants qui constituent prés de 78,5% du corps enseignant56. Ce secteur bénéficie d’un statut favorable (Fouad Chehat, 1989, 1993).

Tableau 17 Situation de l’encadrement : 1990-1991/ 2002-2003
Année inscrits enseignants Taux d’encadrement
1990-1991 197 560 15 171 1 pour 13 étudiants
1994-1995 238 427 14 593 1 pour 16 étudiants
1998-1999 372 647 16 260 1 pour 22 étudiants
2002-2003 589 993 20 769 1 pour 28 étudiants

Rebah Abderrahmane. L’enseignement supérieur en Algérie. Evaluation de la qualité région MEDA. (Projet Tempus 30092-2002).

Comme nous le constatons à travers les chiffres présentés dans le tableau n°17, la recherche agricole dans l’enseignement supérieur est également confrontée à des contraintes qui ne permettent pas sa réelle intégration au développement économique. Le travail de recherche exige des chercheurs d’une grande compétence, et non du personnel avec seulement un premier diplôme académique. Compte tenu, des problèmes de l’encadrement et d’autres facteurs de l’environnement, le rendement des formations régresse d’année en année.

Tableau 18 Taux de rendement interne de la filière « Agronomie » 1991-1992 / 2001-2005
Filière agronomie Durée des études Taux de rendement interne 1991-1992
1991-1992 2001-2005
Agronomie 5 ans 51,8% 34,07%

Rebah Abderrahmane. L’enseignement supérieur en Algérie. Evaluation de la qualité, région MEDA. (Projet tempus 30092-2002).

Ces chiffres révèlent un recul important de 17,01% du taux de rendement en formation agronomique de l’année 1991 à 2005, alors que les programmes ambitieux de développement de l’agriculture mis en œuvre par les pouvoirs publics exigent des compétences en nombre suffisant pour conduire les programmes de recherche.

Notes
55.

Textes législatifs portant création, restructuration et redéploiement des activités des instituts techniques agricoles

56.

Rebah Abderrahmane. L’enseignement supérieur en Algérie. Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, 2004