2.2.2 Évolution du système national de la recherche agricole

La mise en place du système national de la recherche agronomique date de la période coloniale. Des mesures organisationnelles ont été prises entre 1900 et 1930. Le système reposait sur les institutions suivantes :

De 1914 à 1962, les activités de recherche étaient orientées exclusivement vers les cultures d’exportation : la vigne, les agrumes, le coton, les céréales et les cultures maraîchères. Au lendemain de l’indépendance, c’est l’Institut national de recherche agricole d’Algérie qui a hérité des structures de recherche mises en place sous la colonisation : les structures expérimentales, les centres de recherche et les ressources humaines. Au ministère de l’agriculture, l’ensemble des travaux de recherche et d’expérimentation en matière d’agriculture est réalisé par l’INRAA*. Elle est la seule structure responsable de la recherche agronomique au niveau sectoriel.

En 1974, une réforme structurelle est entamée. Elle est la résultante des distorsions constatées durant la mise en œuvre du plan quadriennal 1974-1979. Onze instituts de développement ont été créés : six (06) pour la production végétale et cinq (05) pour la production animale, à partir du potentiel de l’Institut national de la recherche agronomique qui a vécu un affaiblissement de son potentiel. Depuis 1974, les activités de recherche fondamentale sont affiliées à l’INRAA* et celles relatives à la recherche adaptative aux instituts de développement.

En 1982, des fermes pilotes sont rattachées aux instituts de développement afin de permettre un appui à la production et à la multiplication du matériel génétique de base. Ces deux fonctions marginalisent les activités de recherche appliquée. Les fermes pilotes constituent un support de vulgarisation et de diffusion des acquis de la recherche auprès des agriculteurs. La période 1982-1986 fût une période de stagnation des activités de recherche expérimentale. En 1986, une nouvelle restructuration des institutions de recherche agronomique est effectuée ; face à la crise économique que traversait le pays, il fallait rationaliser les dépenses. Ainsi, des mesures sont prises, ayant comme quatre objectifs : La réduction du nombre d’instituts par fusion de certains et suppression d’autres ; la transformation des instituts de développement en institut technique et réhabilitation de la fonction de la recherche appliquée à leur niveau avec le maintien de la vulgarisation ; l’attribution de la fonction de la recherche fondamentale à l’INRA*, la coordination de la recherche appliquée au niveau national, ainsi que la formation du personnel et l’assistance technique ; la valorisation de la fonction de la recherche. Par ailleurs, la recherche fondamentale est confiée à deux structures : l’Institut national de la recherche agronomique et à l’Institut national de la recherche forestière La recherche appliquée quant à elle est encadrée par cinq instituts. Trois instituts nationaux par discipline : Protection des végétaux (INPV)* ; Santé animale (INSA)* et enfin, Sol, irrigation, drainage (INSID)*.

La coordination de la recherche du secteur agricole est assurée par la direction de la formation, de la recherche et de la vulgarisation du ministère de l’agriculture ; elle constitue le lien entre la recherche, les pouvoirs publics et les organismes de financement.

Une réflexion entamée depuis 1987 avec une large participation des cadres du secteur a abouti à un plan de restructuration de l’appareil de recherche, dont les grandes lignes ont été adoptées par le gouvernement en 1991 sous forme d’une loi. Quatre objectifs ont été assignés à cette loi :

En 1995, une nouvelle réorganisation touche une de fois de plus le SNRA *; son objectif est de réhabiliter la recherche agronomique en l’impliquant dans les problématiques agricoles. Cela donne naissance à un conseil sectoriel de la recherche agronomique au ministère de l’agriculture et de la pêche, qui a un double objectif : Définir les grandes orientations de la recherche à moyen terme en conformité avec la politique agricole et les programmes régionaux de développement ; Apprécier et mobiliser les ressources financières nécessaires à l’exécution des programmes de recherche.

Dans ce contexte lourd de difficultés de toutes natures, un plan quadriennal 1996-2000, a été adopté lors des assises de la recherche tenues en juin 1996 sur l’agriculture et l’agro-alimentaire. Plusieurs mesures ont été prises pour asseoir juridiquement la recherche et consolider son organisation. Les principales mesures concernent :

Suite à cette nouvelle organisation, 8 programmes de recherche sont retenus, regroupant 621 thèmes et constitués de 1740 projets. Accompagnée par des financements conséquents, cette organisation de la recherche agronomique s’inscrit dans une nouvelle dynamique de la politique agricole qui a pour objectif essentiel la réduction du niveau de dépendance alimentaire du pays. Pour l’année 1998, la recherche agronomique a connu des améliorations sensibles sur le plan investissement, elle a bénéficié de la priorité accordée par le gouvernement à la recherche scientifique en général. Le but étant d’atteindre en 2000 un financement représentant 1% du PNB.

Un plan quinquennal pour 1998-2002 est élaboré suivi d’une loi d’orientation qui fixe les principes de la promotion de la recherche scientifique et du développement technologique. Ainsi que les mesures et moyens à mettre en œuvre pour la concrétisation des objectifs et programmes retenus pour la période quinquennale 1998-2002. Sont définis également les objectifs socio-économiques de la recherche-développement.