2.3.2 Le Potentiel scientifique et technique dans le secteur agricole

En 1996, le nombre de chercheurs mobilisable en agriculture est évalué à 322, il ne représente que 1,93% du potentiel global de la recherche qui est évalué à 16.619 chercheurs. Ces chiffres placent l’Algérie parmi les pays dont le potentiel scientifique et technique est le moins important66. Quant aux besoins en termes de formation pour le plan quinquennal 1997-2001, ils portent sur : 351 formations post-universitaires (dont 151 en deuxième post-graduation, et 200 en première post-graduation).

Tableau 22 Personnel « Chercheur » nécessaire au plan Quinquennal : 1997 - 2001
Années / Type de programmes 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Secteur agricole 
effectifs permanents
277 332 387 442 497 555
Effectifs à temps partiel 490 818 1646 1477 1802 2130
Total 767 1150 2033 1919 2299 2685

Loi programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique : 1997-2001. Alger, 1996, p.119.

D’une manière générale, la consolidation du potentiel scientifique est une nécessité pour l’ensemble des secteurs impliqués dans la recherche agronomique. Si on examine les chiffres présentés par le document relatif à « l ‘emploi permanent au niveau des institutions et organismes publics agricoles et des sociétés de gestion des participations de l’état, 2003 », on s’aperçoit qu’au niveau du secteur agricole la catégorie des cadres et cadres supérieurs ne représente que 31,7% (5902) du total des effectifs ; cette catégorie de qualification est plus importante au niveau central (Ministère) qu’au niveau des instituts de recherche qui ne mobilisent que 24%. Une institution aussi importante que l’INRAA compte 17% seulement de ses effectifs comme chercheurs. Il faut souligner que ces dernières décennies un autre phénomène est apparu : « la fuite des cerveaux » qui a vidé les institutions de recherche de leur potentiel humain. A titre d’illustration, l’INRAA, à elle seule, et durant l’année 2000, a vu le départ de deux docteurs, quatre magisters et deux ingénieurs d’état. Actuellement, et dans une déclaration au quotidien algérien « la nouvelle république », Mme la ministre déléguée à la recherche scientifique révèle que notre pays est doté de 14 000 chercheurs travaillant dans 596 laboratoires de recherche scientifique et 2022 centres de recherche67. Les besoins exprimés en termes de renforcement du potentiel scientifique humain se justifient par la nécessité de rééquilibrer les différentes disciplines où un déficit important a été constaté. Dans la constitution des ressources humaines, la politique mise en œuvre depuis les premières années d’indépendance, privilégie la quantité d’ingénieurs sans prendre en considération l’aspect qualitatif. Les cadres affectés aux activités de recherche ne sont pas suffisamment formés. Ils assurent rarement les fonctions de créativité et/ou de productivité attendues. Le personnel qualifié est insuffisant, en effet, le nombre de chercheurs disponibles est évalué à 322 alors que les besoins du plan 1997-2001 pour la mise en œuvre du programme sectoriel de la recherche jusqu’en 2002 sont évalués à 1940 personnes, ce qui représente 12.5% des besoins nationaux. En 2006, seuls 4 maîtres de recherche encadrent respectivement les 84 et 42 projets inscrits à l’INRA et l’INRF*.

Tableau 23 Potentiel scientifique et technique de l’INRAA/INRF : année 2006
Rubrique INRAA INRF Total
Maîtres de Recherche  4 4 8
Chargés de Recherche  35 14 49
Attachés de Recherche  48 33 81
Chargés d’Etude 50 40 90
Ingénieurs d’Etat 10+ Ing Principal   11
TOTAL 148 91 239

Algérie. Ministère de l’agriculture et du développement rural. Rapport sur la situation du secteur agricole. Direction des statistiques agricoles et des systèmes d’information, 2008, p.45

Comme on peut le constater, le potentiel scientifique n’a connu guère d’évolution, vu le nombre dérisoire de la main d’œuvre qualifiée, les programmes de recherche sont encadrés en majorité par les ingénieurs. Il est actuellement difficile de satisfaire les besoins d’encadrement de la recherche, dans une conjoncture marquée d’abord par l’absence de mesures attractives en faveur du chercheur, ensuite par un taux de rendement de la formation en filière « agronomie » qui régresse. Il était de 51,8% en 1991-1992 pour chuter en 2001- 2002 à 34,07%68, ce qui explique en partie, le décalage effarant qui existe entre les besoins et l’offre en personnel qualifié.

Notes
66.

Loi-programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique : 1997-2001. MERES, 1996, p. 32.

67.

Zerrouki radia. La loi 98-11 a mobilisé tout le potentiel. (Page consultée le 08 mai 2005).

Adresse URL : http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ide=4&ida=24740

68.

Rebah Abderrahmane. L’enseignement supérieur en Algérie. [ Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique], 2004.(Evaluation de la qualité région MEDA : projet Tempus 30092-2002)