2.4.1 Évaluation des programmes de recherche agronomique

Au niveau du secteur agricole, les organes chargés de l’évaluation, à savoir les conseils scientifiques et les conseils d’orientation, dont le rôle est de valider les programmes de recherche, ne sont pas efficaces. L’évaluation devra se faire au regard de l’ensemble des missions et objectifs assignés aux institutions de recherche et sur la base de référentiels explicites. En l’absence d’objectifs clairs pour les programmes de recherche, le choix d’indicateurs de résultats spécifiques et mesurables s’avère difficile.

En outre, les responsables de programmes de recherche ont beaucoup d’appréhension en ce qui concerne les évaluations. Ces dernières sont perçues comme un contrôle des activités pouvant remettre en cause leurs compétences. Le manque d’expertise nationale en matière d’évaluation a rendu encore plus ardu cette tâche. Cette situation découle également des dysfonctionnements entre le secteur agricole, celui de la formation et de la recherche agronomique. L’étude du secteur de la recherche agricole a permis de relever les contraintes à la fois nombreuses et variées, parmi ces celles-ci, la formation du personnel de recherche.

Les évolutions scientifiques, techniques, économiques, sociales et culturelles posent en permanence le problème de l’inadéquation des savoirs et des pratiques des agriculteurs face à leur nécessaire adaptation aux nouvelles conditions d’exploitation de l’espace cultivable. Ceci, place le dispositif de formation agricole algérien dans une situation stratégique69. Outil de développement de par son rôle de formation mais aussi d’information, le système de vulgarisation agricole a comme objectifs d’aider les agriculteurs à améliorer leurs conditions de vie par l’introduction de nouveaux procédés de gestion et de production dans un environnement en perpétuelle mutation.

Les évolutions rapides introduites en agriculture, posent le problème de l’obsolescence des savoirs transmis et des approches préconisées et par voie de conséquence des pratiques agricoles. De la vision techniciste de la vulgarisation qui considère que l’élévation des productions passe avant tout par le progrès technique à la vision globalisante dont la finalité consiste à opérer au sein de l’agriculture un changement qualitatif en vue de permettre à l’agriculteur d’accéder à une véritable évolution technique, économique, sociale et culturelle, les approches de la vulgarisation agricole ont connu une mutation profonde. Par rapport à cette évolution, nous nous questionnons sur la finalité de la vulgarisation agricole en Algérie et les objectifs qui lui sont assignées. L’étude du système de vulgarisation agricole nous renseignera sur les approches de communication mises en œuvre pour l’agriculteur, son rôle dans le processus de production et de transfert de l’information, enfin, ses possibilités et ses limites à apporter aux agriculteurs, savoir faire et savoir être nécessaire à leurs vie et activités.

Notes
69.

Debouvry P-A-M., Granié A. Maragnani. Formations rurale à l’international : méthodes et outils. Dijon, Ed. Educagri, 2003