2.5 Valorisation des acquis de la recherche

La valorisation des acquis de la recherche par les publications demeure le point faible de la recherche agronomique. L’Algérie, par ses 165 publications par année, tout domaine confondu, occupe le 7éme rang du continent africain70. Il faut rappeler que l’Afrique publie un pourcentage encore moindre (inférieur à 1%)des publications scientifiques dans le monde 71. Le nombre de publications scientifiques reste insuffisant et dénote la faiblesse en matière de résultats de recherche, les publications éditées à l’étranger au nombre de 309 expliquent les difficultés que rencontrent les chercheurs algériens à accéder aux espaces d’expression, particulièrement de haut niveau72. L’IRD, dans son rapport sur la science en Afrique à l’aube du 21 siècle et dans sa synthèse bibliométrique de 1991/1997, révèle que les publications agricoles algériennes participent à 6% uniquement de la production globale de la recherche pour 91/97 et seulement 3% pour l’année 1998, contre 12% pour le Maroc et 8% pour la Tunisie73.

Le nombre d’auteurs sur nombre d’articles dans le domaine de l’agriculture est de 1.5%, ce qui nous permet de conclure que les publications agricoles reposent sur un nombre très restreint de chercheurs, et la part des publications agricoles dans les produits de la recherche demeure marginale. Il faut rappeler que les publications produites ne sont pas référencées dans les systèmes documentaires internationaux, on note une faiblesse de la mémoire nationale et internationale.

Les problèmes sécuritaires vécus par l’Algérie durant la décennie 1990 a fait fuir beaucoup de chercheurs de haut niveau, avec l’expatriation forcée des grands chercheurs sur lesquels reposaient l’encadrement de la recherche, ce qui compromit tout effort de valorisation des acquis de la recherche. Les jeunes chercheurs, livrés à eux même, n’ont pas l’expérience requise pour publier des articles scientifiques à même de rehausser la part des publications agricoles dans la recherche scientifique nationale.

Même en 2006, vu le nombre insignifiant de cadres de haut niveau, les publications et communications scientifiques de niveau internationales sont réalisées en partie par le biais de programme de coopération, voir tableau n°25. Les résultats de recherche cumulés à 2006 affirment que seules quatre thèses de doctorat sont soutenues et 13 livres édités dont 3 dans le cadre de programme de coopération. Le tableau qui suit donne un aperçu des travaux de recherche valorisés.

Tableau 24 Valorisation de la recherche : résultats cumulés en 2006
Rubriques INRAA INRF Total
PNR PS/P PC Total PNR PS/P PC Total PNR PS/P PC Total
1. Publications & Communications
Publications internationales 23 33 30 86       6       92
Publications nationales 26 20 5 51       39       90
Communications Internationales 44 26 38 108       6       114
Communications Nationales 107 95 28 230       30       260
Rapports Scientifiques 63 5 40 108       11       119
Ouvrages 1 9 3 13       2        
2. Soutenances
Soutenances                        
Doctorat 4 0 0 4       0       4
Magister 20 4 0 24       4       28
Rencontres Scientifiques 11 38 38 87       4       91

Ministère de l’agriculture et du développement rural. Rapport sur la situation du secteur agricole. Direction des statistiques agricoles et des systèmes d’information, 2008
PNR
 : Programme National de Recherche.
PS/P: Programme Sectoriel et/ou Propre.
PC : Programme de Coopération.

En dépit d’une amélioration sensible par rapport aux autres années, l’investissement dans la connaissance et l’innovation demeure le point névralgique de la politique sectorielle agricole. A ce sujet, Djeflat Abdelkader74, affirme, lors d’une conférence sur « l’investissement dans la connaissance et le savoir », que l’investissement de l’Algérie dans la connaissance et le savoir est faible, qu’il y a un déficit institutionnel et réglementaire important, un déficit de créativité et d’innovation et un déficit d’éducation et de formation aussi bien au niveau du programme qu’à celui du système d’apprentissage». Inévitablement, on se pose la question suivante : à quoi sert, d’abord, la mise en œuvre de programmes de recherche, si en amont, les mécanismes qui favorisent la connaissance et la créativité n’existent pas, et les résultats des travaux de recherche n’arrivent pas aux bénéficiaires potentiels ? Cela devrait être une des missions essentielles du SNRA*, d’encourager la valorisation des acquis de la recherche, la mise à disposition d’une information scientifique et technique pouvant assurer la mise à jour des connaissances, la formation et surtout rompre l’isolement des chercheurs par la mise en place de réseaux d’échange. De plus en plus, les réseaux électroniques internationaux s’affirment comme un outil privilégié de communication pour la communauté scientifique internationale. Les moyens utilisés sont variés :

Notes
70.

IRD. Rapport sur la science en Afrique à l’aube du 21 ème siècle. (Page consultée le 13 avril 2005)

Adresse URL : http://www.ird.fr/fr/science/dss/sciences_afrique/pdf/algerie/algerie7_bibliometrie.pdf

71.

Kapseu C. Le problème des publications scientifiques dans les universités. (Page consultée le 10 janvier 2005). Adresse URL http://64.233.183.104/search?q=cache:DBUT6sPoJ84J:spip.cm.refer.org/cnf/IMG/pdf/Communication_CesarKAPSEU.pdf+publications+scientifiques,+afrique&hl=fr

72.

IRD. Rapport sur la science en Afrique à l’aube du 21 ème siècle. (Page consultée le 13 avril 2005)

Adresse URL : http://www.ird.fr/fr/science/dss/sciences_afrique/pdf/algerie/algerie7_bibliometrie.pdf

73.

IRD. Rapport sur la science en Afrique à l’aube du 21 ème siècle. (Page consultée le 13 avril 2005)

Adresse URL : http://www.ird.fr/fr/science/dss/sciences_afrique/pdf/algerie/algerie7_bibliometrie.pdf

74.

Djelfat Abdelkader. Investissement dans le savoir et la connaissance. Communication présentée le 12/03/2005 en Algérie. (Page consultée le 26 septembre 2006)

Adresse URL : http://www.alegriesite.com/Info/nieuws.php?id=194