3.2.3 Organisation du système de vulgarisation

Le système de vulgarisation est lié au contexte économique, social et culturel dans lequel il exerce ses activités qui influent sur la qualité et l’efficacité de ses actions. L’organisation actuelle de la vulgarisation en Algérie s’appuie sur un dispositif structuré selon les données¹⁰⁴du tableau n°28.

Algérie. Ministère de l’agriculture. Mode actuel de conduite de la vulgarisation agricole. Direction de la formation, la recherche et la vulgarisation, 2004

Comme nous le constatons, une multitude d’institutions sont impliquées dans la vulgarisation agricole ; elles participent à une ou plusieurs phases du processus sans une structure de coordination. Bien que la circulaire de la vulgarisation met en évidence clairement les objectifs de cette dernière : un instrument du monde rural ; les agriculteurs sont une partie prenante du monde rural et agricole, l’approche de la vulgarisation reste productiviste et très techniciste, elle ne fait pas participer les agriculteurs à l’élaboration des programmes de vulgarisation et ne tient pas compte des aspects économiques, socioculturels propres à chaque région. Ce schéma de vulgarisation, tel que définit par la circulaire se caractérise par notamment :

• Un manque de structures de liaison entre la recherche, la formation et la vulgarisation.
• Des résultats de recherche en nombre trop faible et insuffisamment valorisés ;
• Un manque d’intégration des actions menées par les différentes structures ;
• Une absence d’un corps de vulgarisateurs permanents bien structuré en mesure d’aider les agriculteurs à améliorer leur production et la productivité de leurs exploitations ;
• Des difficultés d’approvisionnement des agriculteurs en facteurs de production, ce qui limite l’efficacité de la vulgarisation ;
• Un manque de moyens adéquats à la conduite des actions de vulgarisation.

Sur le terrain, la vulgarisation est confrontée aux problèmes suivants :

• Le programme de vulgarisation est souvent assimilé à des tableaux exhaustifs de thèmes et d‘opérations techniques à mener sans aucune stratégie ni un plan d’action cohérent. Les délégués communaux se limitent à remplir dans leurs bureaux un tableau de thèmes que le directeur des services agricoles de wilaya leur fait parvenir. Ces thèmes sont généralement sélectionnés en fonction de leur appréciation quant aux carences des productions agricoles de leurs communes. Les méthodes de vulgarisations utilisées se limitent à quelques visites conseils à certaines EAC* et EAI*. Les délégués justifient cette situation par le manque de moyens mis à leur disposition. Certains délégués ne tiennent même pas de fiches d’agriculteurs ou d’exploitations. Ils justifient cette limite par leur dispersion dans les tâches qui leur sont imposées : élaboration de statistiques, tâches administratives, suivi de plans de production et d’autres activités en rapport avec la commune. Le manque de formation des délégués communaux aux méthodes de programmation, aux techniques de communication et aux méthodologies d’approche de la vulgarisation constitue un facteur de blocage non négligeable.
• D’autres facteurs limitent les actions de vulgarisation : 
• Problèmes économiques de gestion des exploitations, le prix à la production, la cherté des intrants, ainsi que les problèmes d’accès aux crédits auprès des banques ;
• Morcellement des exploitations ;
• Enfin un problème social qui doit requérir l’attention des décideurs, c’est le vieillissement de la population et de la relève qui n’est pas assurée.