Ceci dit, si les techniques de communication ont existé et ont été utilisées depuis si longtemps, le mouvement portant un discours social, voire même politique, qui, fait de la communication une valeur intrinsèque, à laquelle il est nécessaire de recourir systématiquement pour résoudre toutes sortes de problèmes sociaux, culturelles et économiques, est, lui d’apparition historique récente. Pour Pierre Albert cité par Fondin Hubert170 : « le concept «communication» conviendrait pour exprimer le processus de l’échange dont les différents éléments à observer, qui sont fournis par la grille établie par Harold Lasswell, grille classique du spécialiste des médias : « qui - dit / transmet quoi - par quel moyen - à qui - avec quel effet ?» L’intérêt de ce modèle est de considérer d’abord la communication comme un processus dynamique et de mettre l’accent sur la finalité de la communication171. Partant de son contenu, « la communication est un processus par lequel est établie une interaction mentale entre les hommes. Ce processus a des contenus : on communique «quelque chose», ne serait-ce que son désir de communiquer. Le contenu d’un acte de communication peut être émotif, affectif, cognitif…»172, « Toute communication a un contenu cognitif, plus ou moins important, qui est l’information. Cela implique, qu’il n’y a pas d’information sans communication ».Pour qu’il y’ait information, il faut que le récepteur trouve un sens au message qu’il reçoit, d’où l’importance par exemple pour le secteur agricole algérien de définir les meilleurs approches pour la conception d’un contenu informationnel qui réponde aux besoins et attentes de l’agriculteur.
Beaucoup de travaux de recherches ont été effectués sur la communication de l’information, tantôt ils ont accordé un intérêt particulier à l’usage, aux usagers, parfois, à l’environnement de la communication…, pour aboutir enfin à un modèle qui considère la communication comme un processus dynamique et régulé. Compte tenu de la complexité de la communication, seule une approche pluridisciplinaire a pu étudier ses différents aspects. Tout processus de communication est un phénomène complexe, de part les différents éléments fondamentaux qui interviennent, qui sont en interaction, de la diversité des points de vue qui cherchent à en rendre compte.
Pour ce faire, l’organisation, la gestion des sources d’information pertinentes et leur communication constituent un préalable. Cette gestion est liée à l’élaboration des plans d’information, les activités et les ressources en matière d’information doivent être planifiées. Nous proposons dans ce chapitre en guise d’introduction à la deuxième partie de notre travail une réflexion théorique autour des besoins en information des agriculteurs. Cette partie méthodologique nous aidera à mieux expliquer les incohérences observées dans la gestion des systèmes d’information, dont le dysfonctionnement entre l’offre, les besoins et les usages de l’information des agriculteurs en constituent les éléments principaux.
La réflexion sur les usages et besoins en information, nous conduit à définir de manière plus approfondie ces concepts et les éléments qui permettent de les affiner. Ainsi, Les concepts « besoin en information », « usage d’information », la « communication de l’information » seront analysés dans une perspective d’utiliser ces concepts dans l’étude des besoins et pratiques informationnelles des agriculteurs.
Fondin Hubert. Rechercher et traiter l'information. Hachette, 1992. p. 89
Benoit Denis. Introduction aux sciences de l’information et de la communication. Ed. D’organisation, 1995. p.25
Meyriat Jean. [Mélanges. Meyriat Jean] Jean Meyriat, théoricien et praticien de l'information-documentation textes réunis à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire. Paris, ADBS, 2001, p. 20.