2.2.3 Le choix des supports en communication agricole

Selon le guide méthodologique de la FAO sur la communication²³⁹, « le choix des médias et des supports s’effectue sur la base de la recherche diagnostique élaborée lors de la phase de conception du programme de communication. L’approche pluridisciplinaire permet de répartir les tâches suivant le domaine de spécialité de chacun et de tenir compte à la fois du support et du contenu du «message». Ces choix sont intimement liés entre eux. Le contenu des messages influence le choix des médias et des supports, qui, en retour, influencent la formulation des messages. Le choix des médias détermine celui des supports, mais le test des supports choisis peut, en retour, conduire à une révision du choix des médias ».

L’erreur des concepteurs de produits informationnels destinés à la vulgarisation en Algérie, c’est de confiner l’élaboration de documents techniques uniquement dans la spécialité « agronomie ». Or, l’ingénieur agronome n’a pas de formation le disposant à assurer toute la chaîne de production de documents de vulgarisation. La formulation du message et le choix du média obéissent à un certain nombre de critères qui sont intrinsèquement liés entre eux.

Le guide méthodologique des interventions dans la communication sociale en nutrition, élaboré par la FAO, énumère un certain nombre de recommandations qui sont : « dans l’élaboration du texte écrit, on tient compte du contenu, de la structure et de la forme du document. La forme, c’est la qualité de la langue : l’orthographe, la syntaxe, la ponctuation, quant au fond, il renvoie au contenu et à la structure du texte. Selon la nature des objectifs du processus de communication, les messages seront différemment orientés. Cette différence peut se manifester dans le contenu du message : un message de nature informative sera fondamentalement différent d’un message qui cherche à susciter l’adhésion, la motivation ou qui cherche à renforcer l’estime de soi » ²⁴⁰ . Enfin, la transcription du document est liée au support à utiliser, en tenant compte de l’importance de l’image, les couleurs, et du son (intensité). C’est pourquoi, il est nécessaire de favoriser une approche pluridisciplinaire.

Analysant l’image comme outil de recherche et de communication, Jean-François Ternay et Dominique Ménillet, considèrent que « l’image véhiculée par les médias qui interpelle le plus le téléspectateur, c’est celle en grande partie véhiculée par l’image. Image attirante, qui sait plus que tout autre media faire appel à l’émotionnel, mais aussi, image riche dans son contenu par sa fonction de globalisation de l’information, par la persistance du message visuel qu’elle transmet... » « L’image de vulgarisation est un outil de choix pour les medias, par sa fonction d’illustration... Les évolutions sur le plan : informatique, la multiplication des outils qui donnent naissance aux images grâce aux progrès de la science ; pour les supports de communication, le développement d’outils propres de traitement, de « mise en scène des images » (traitements info graphiques, effets spéciaux, modélisations) »²⁴¹ mettent à la disposition du vulgarisateur les moyens de parfaire la communication et d’améliorer les méthodes et approches mises en œuvre jusqu’aujourd’hui.

Concernant la situation du document en Algérie, une enquête de Mohamed Abdemoutaleb, sur les pratiques des éleveurs de bovins laitiers dans la région de Blida, révèle que : 58,70% des agriculteurs déclarent avoir reçu l’information relative aux différentes techniques d’élevage par le biais de canaux de communication informels²⁴². Face aux dysfonctionnements des canaux institutionnels, la part de la communication informelle dans le processus de transmission de l’information prend des proportions remarquables.