3.9 L’agriculteur et son environnement informationnel

L’Algérie soucieuse d’accompagner les agriculteurs, confrontés à un environnement très complexe et soumis à de fréquentes réformes, a mis en place un important dispositif d’accompagnement composé d’organisations professionnelles et d’institutions d’appui à la production. Toutefois, les agriculteurs n’ont pas le sentiment d’être accompagnés efficacement par ces dernières ; dans les notes d’évaluation qu’ils leur accordent, aucune de ces institutions n’atteint le seuil des 25% de performance.

Dans les synthèses bibliographiques établies sur le sujet, la majorité des écrits ont dressé un bilan des plus positifs des actions des organismes chargés d’appui à l’agriculteur, ces écrits sont corroborés par les documents émanant des associations professionnelles. Paradoxalement, les résultats de l’enquête que nous avons menée mettent en avant des écarts importants par rapport à ces bilans.

La plupart des spécialistes en information/communication s’accordent en effet pour dire que les publics sont mal définis dans le processus de vulgarisation. A ce propos, Minivielle Jean-Paul, affirme : « qu’on constate, à de très rares exceptions prés, qu’il manque aux divers systèmes d’information mise en œuvre la coordination nécessaire avec les systèmes de décision : les choix des données à récolter et des informations à produire, en d’autres termes de l’offre d’information, sont généralement effectués de manière unilatérale à partir d’une demande supposée » 263 . Cette difficulté de définir et de connaître les attentes des agriculteurs a induit une faiblesse de l’information institutionnelle qui renforce davantage les échanges informels entre agriculteurs. 

Notes
263.

Minivielle Jean Paul. Maîtriser la sécurité alimentaire : le défi de la complexité. ORSTOM actualités, n°44, 1994, pp. 15-26