3.10.5 La fréquence d’utilisation des sources d’information

Une majorité d’agriculteurs fait appel aux sources d’information dans le cadre de leurs activités ; il semble que certains paramètres : niveau d’instruction, âge, formation en agriculture, statut professionnel… exercent une influence sur la fréquence d’utilisation de ces sources. Une variance dans la fréquence d’utilisation des différentes sources est à noter :

La fréquence d’utilisation des documents écrits est liée à la formation de l’agriculteur et à son lieu d’apprentissage technique. Par ailleurs, ceux qui affirment discuter des problèmes de l’exploitation avec les chercheurs, ont le plus recours à l’usage des documents écrits. L’analyse de l’usage de l’information à travers les différentes phases d’activité de l’agriculture, met en évidence un recours fréquent aux documents écrits spécifiques aux itinéraires techniques.

Les agriculteurs ayant un bon niveau de formation échangent moins avec d’autres agriculteurs. Quand l’agriculteur affirme que l’origine des connaissances est un autre agriculteur, la fréquence de « discussions avec les autres agriculteurs » prend toute son importance.

Les agriculteurs qui utilisent les documents écrits comme source d’information échangent rarement d’informations avec d’autres agriculteurs. Mais, pour l’introduction d’une nouvelle culture ou race d’élevage, cette catégorie d’agriculteurs varie ses sources d’information : les résultats chez d’autres agriculteurs, particulièrement s’il engage des investissements assez lourds. Par rapport au même sujet, l’utilisation des méthodes modernes de production n’a pas une dépendance significative avec les discussions avec d’autres agriculteurs.

La dépendance entre l’utilisation des messages et spots radiotélévisés et l’introduction des méthodes modernes de production est quasiment insignifiante, elle s’affirme à travers :

L’échange avec les spécialistes est très lié à la formation en agriculture, à l’utilisation des documents écrits et à l’information sur les programmes de recherche des instituts techniques.

Un tiers des agriculteurs affirment ne jamais rencontrer de spécialistes, ils utilisent le conseil d’un autre agriculteur pour l’introduction de nouvelles techniques.

Les agriculteurs ayant une formation en agriculture constituent la catégorie qui discute le moins avec les vulgarisateurs. Même si un peu plus de la moitié des agriculteurs déclarent discuter souvent avec le vulgarisateur, l’échange concernant le contenu des documents de vulgarisation est orienté plus vers la famille et d’autres agriculteurs ; 58 agriculteurs de l’effectif total interrogé déclarent discuter souvent avec le vulgarisateur et affirment en même temps, que l’absence d’information sur l’endroit où sont les documents est la principale contrainte pour l’accès à l’information. Dans ce cas, si le vulgarisateur n’aide pas l’agriculteur à identifier et localiser les sources d’information pertinentes, quel est son rôle dans le processus de transfert de l’information ?

La fréquence de visites d’exploitation exerce une influence sur l’accès aux connaissances agricoles, entendu au sens de « pratiques agricoles ». Par ailleurs, même si l’agriculteur se réfère à d’autres sources d’information pour s’informer des nouvelles techniques ou pratiques agricoles, la visite d’exploitation est un moyen d’observer les résultats chez un autre agriculteur. Quant à l’usage de ces informations, une grande partie déclare que même s’ils sont convaincus des contenus présentés, leur introduction au niveau de l’exploitation revient chère.