3.12 L’agriculteur et l’offre informationnelle

Le cloisonnement informationnel de l’agriculteur est certainement le facteur qui risque d’entraver la réussite du programme national de développement agricole (PNDA) qui s’est mise en place depuis l’an 2000. Les limites et les contraintes relevées dans l’accès à l’information permettent de mieux comprendre en partie pourquoi les agriculteurs utilisent dans une forte proportion, les connaissances personnelles et le contact d’un autre agriculteur.

Ce recours au réseau d’information informel s’explique par la faiblesse du système d’information, qui s’exprime à travers :

L’absence d’outils de repérage et de la disponibilité de documents de vulgarisation en nombre suffisant paraît peu compréhensible. Ces publications produites par des institutions, totalement dédiées aux activités d’appui à la production (INVA) ou bien les instituts techniques, dont les chercheurs passent plus de 50% de leurs temps à l’élaboration de produits informationnels destinés au vulgarisateur et à l’agriculteur. Que ces publications soient absentes au niveau de l’exploitation agricole, lieu, que l’agriculteur souhaite avec force les voir disponibles, mais absentes, de la direction des services agricoles, des chambres régionales de l’agriculture et même du siège de l’agent communal de vulgarisation qui est l’interface directe de l’agriculteur pour tous les problèmes de l’information, ceci s’avère incompréhensible. L’inaccessibilité des agriculteurs à ce type d’information est de toute façon un handicap ; Il véhicule des données indispensables pour le travail de l’agriculteur.

La nature des relations d’échanges, ainsi que le nombre très limité de réseaux nationaux ou régionaux auxquels les agriculteurs participent sont l’expression d’un cloisonnement inquiétant pour le secteur de la production dont la caractéristique essentielle est l’ouverture sur l’environnement à la fois national et international.