La politique agricole : comme première contrainte

Les différents programmes de développement agricoles menés à travers les différentes décennies ont mis à nu le manque de stratégie dans la définition d’une politique agricole efficace. Les principales contraintes sont :

  • L’absence d’une politique lisible et coordonnée aux différents niveaux d’exécution ;
  • Les Ressources naturelles limitées et dans un état de dégradation avancé. Face à ces chiffres, la protection de la surface agricole utile doit constituer un axe prioritaire de cette politique ;
  • Ressources hydriques insuffisantes : au cours des 35 dernières années, 350 000 ha/an ont été mis en irrigation, ce qui représente seulement 5% de la SAU. Il faut une politique de l’eau qui vise à subventionner les agriculteurs en matière d’investissement pour mobiliser la ressource en eau d’irrigation (forage, puits et les équipements d’irrigation plus économiques (aspersion, goutte à goutte). Concernant les barrages, l’état doit mettre en place d’autres barrages et assurer la maintenance de ceux qui existent déjà.

Faire face aux contraintes bioclimatiques par la mise en œuvre d’un modèle technique de référence indispensable pour les cultures ou l’élevage, qui soit également adapté aux contraintes de sol, de relief ou de climat

Au problème du statut du foncier agricole, les responsables du secteur doivent éclaircir leur vision quant au type d’agriculture à bâtir pour éviter que les 30% des terres agricoles restantes, dont la superficie dépasse les 10 ha se morcelle également. Les formes d’intervention en agriculture imposent une réflexion profonde sur les notions du foncier agricole, celui de « l’exploitation agricole » avec leurs dimensions sociales, humaines, spatiales, agronomiques, économiques, culturelles …L’élaboration participative d’un document de politique foncière est nécessaire.

Le Programme national de développement agricole mis en place en 2000 ; devenu depuis 2002 Programme de développement agricole et rural n’a pas produit les résultats escomptés. De multiples problèmes ne lui ont pas permis d’atteindre ses objectifs, et ont eu des conséquences néfastes sur l’agriculteur et le monde rural en général :

  • Etat de dégradation du développement humain en milieu rural (8 millions de pauvres sur une population rurale de 13 millions de personnes), dévitalisation des espaces, chômage, sentiment de marginalisation de la population rurale ;
  • Faiblesse dans l’utilisation des subventions inscrites au budget de l’état. Il faut noter qu’entre 2000 et 2007, le PNDRA a nécessité 340 milliards de dinars (déclaration du Ministre de l’agriculture). Cependant, le manque de transparence dans l’affectation des subventions de l’état et l’inadaptation du soutien de l’état au besoin de l’agriculteur, limitent l’impact de ces financements ;
  • La mauvaise gestion des financements de l’état est un autre élément du problème, financement de projets à perte dans le cadre de la Générale des concessions agricoles, subvention de kits d’irrigation sans une formation au préalable des agriculteurs, introduction de certaines cultures dans des zones inadaptées…. ;
  • Un système d’aide et de financement non adapté, qui selon le recensement général de l’agriculture de 2001, 3,1% des exploitations seulement ont recours au crédit bancaire et 12,3% des exploitants déclarent avoir reçu une aide de l’état.

Partant de ce constat, une nouvelle option d’une politique agricole doit être mise en œuvre avec la participation des agriculteurs, les choix arrêtés doivent tenir compte des besoins de la population rurale dont le niveau de vie se dégrade. Cela dépendra de la capacité des agriculteurs et de leurs représentations à pouvoir infléchir les options prises jusqu’à maintenant et à proposer des solutions nouvelles. Malheureusement, le manque d’expérience, de légitimité des organisations professionnelles seront un autre frein pour s’impliquer davantage la profession dans les problématiques agricoles.

Sur le plan financement de l’agriculture, il s’agirait de :

  • Développer le système de subvention à l’exploitation agricole ;
  • Faire participer les agriculteurs au financement de l’agriculture (moyens de subvention mis en place par l’état et les modalités de leur application) ;
  • Mettre en place un système d’information pour d’abord, informer l’agriculteur des subventions de l’état mis à sa disposition et ensuite lui expliquer les procédures à suivre pour les prêts bancaires, la gestion financière de son exploitation.