Réfléchir à une offre informationnelle adaptée aux attentes des agriculteurs

Mettre en place un système d’organisation de ressources professionnelles pour donner plus de visibilité aux publications existantes et amortir les investissements consentis dans la valorisation des acquis de la recherche. En effet, il est inconcevable que plus de 70% d’agriculteurs ne soit pas informé des revues du secteur agricole, il est évident que l’impact de l’usage de ces revues est quasiment insignifiant.

Par ailleurs, la référence au document comme source d’information s’avère non négligeable. Ceci doit amener les responsables du secteur à conforter les organismes de recherche et d’appui à la production dans leurs activités de transfert de l’information. Il peut se concrétiser par la mise à disposition de moyens adéquats pour produire l’information, élaborer des outils d’accès à l’information et enfin la mise en œuvre de mesures d’incitation au même titre que les intrants envers le document.

Parmi les contraintes relevées dans cette enquête concernant l’offre en information, les agriculteurs ont mis en évidence le nombre insuffisant de documents de vulgarisation mis en circulation, cela pourrait être solutionné par l’augmentation du nombre de documents imprimés pour atteindre un large éventail d’agriculteurs. Le réseau Internet et les offres multiples de services informationnels qu’il permet peuvent être mis à profit pour créer des ressources en information, et mieux exploiter celles qui existent déjà.

L’illettrisme et le poids de la tradition orale incitent à faire appel plus aux supports de communication qui favorise l’oral. La création de la radio agricole et la révision des programmes agricoles des radios existantes pourraient donner un nouveau souffle au monde rural. Cela peut se concrétiser par une prise en considération des problèmes réels des agriculteurs par zone agro-écologique, par genre et enfin par spécificité culturelle propre à chaque région. La radio par son interactivité pourrait être un espace de médiation, de formation et de dialogue entre les agriculteurs, les vulgarisateurs, les chercheurs et les acteurs du secteur en général. La mise en place de programmes de formation envers les animateurs et les agents de vulgarisation s’avère nécessaire pour la mise à niveau dans le domaine de l’information (innovations concernant les approches participatives).

La télévision est un moyen d’information important dans le milieu agricole algérien. La majorité d’agriculteurs suit l’émission agricole « Horizons économiques », quant à l’usage professionnel des informations diffusées, il reste assez marginal. Mis à part la diffusion de spots d’utilité publique, cet espace demeure onéreux. L’ouverture du secteur agricole aux opérateurs économiques pourrait sponsoriser une émission de qualité au profit de l’agriculteur. Jusqu’à présent, les fournisseurs d’intrants remplacent de plus en plus les organismes étatiques chargés de l’appui à la production dans le processus de diffusion de l’information. Ces fournisseurs peuvent être mis à contribution pour financer des actions d’information via la télévision, cette solution aura un triple objectif : valider, contrôler l’information communiquée auprès des agriculteurs par ces fournisseurs, atteindre le maximum d’agriculteurs dont la majorité suit la télévision et enfin amener les 22% des jeunes agriculteurs qui ont recours à aucun moyen d’information à suivre l’information agricole. Pour cette catégorie d’agriculteurs un effort d’adaptation du programme aux jeunes serait un facteur important pour les motiver à suivre l’émission et interagir.