S’attaquer aux carences de l’offre actuelle en information et l’adapter aux pratiques informationnelles des agriculteurs

En l’absence d’un système d’information en adéquation avec les besoins et attentes des acteurs du secteur, les usages de l’information des agriculteurs observés sont plus induits par l’offre informationnelle actuelle que d’un libre choix des agriculteurs. A ce propos, l’analyse de l’enquête permet de tirer les conclusions suivantes :

Par rapport aux informations mises à disposition, les agriculteurs mettent en avant les facteurs limitatifs suivants :

Les zones de décalage entre les usages et les besoins apparaissent également dans les domaines suivants :

a- Catégorie d’information souhaitée par l’agriculteur

b- Qualité de l’information diffusée

c- Accès à certaines sources d’information qui sont :

Les besoins d’outils de repérage, de contenus adaptés aux besoins des agriculteurs, d’accès à certaines sources d’information beaucoup plus diversifiées et fiables sont du reste, tellement forts, qu’ils laissent moins de place à la recherche d’une ouverture sur les moyens modernes d’accès à l’information. A titre d’exemple, certaines questions sont largement relevées par les agriculteurs :

C’est incompréhensible que les réponses proposées par le service de vulgarisation ne constituent pas des réponses complètes à leurs questions, alors que la fonction première d’un service de vulgarisation est de répondre aux préoccupations des agriculteurs, améliorer leur capacité de choix. Pour ce faire, il faut que le vulgarisateur puisse accéder à des sources d’information fiables, alors que le déficit en sources d’information des institutions est souvent mis en avant par les différents acteurs. Il faut rappeler que les acquisitions en documents de ces organismes restent des opérations conjoncturelles qui dépendent plus de l’apport extérieur en matière de financement. La conception moderne du système d’information doit s’appuyer sur les ressources documentaires disponibles mais aussi sur les ressources virtuelles. La gestion de ces sources d’information est une contrainte majeure, car elles n’ont jamais été intégrées aux besoins et usages du secteur utilisateur. Alors que nous abordons un monde où le capital intellectuel est fondamental, où les activités qui occupent la place centrale ne sont plus celles qui visent à produire et a distribuer des objets, mais celles qui produisent et distribuent du savoir et de l’information.

Les ressources en information même si elles existent, mais la plupart doivent être largement adaptées aux besoins et attentes des agriculteurs. Le processus de valorisation des activités de recherche doit être en interaction avec l’évolution des exploitations agricoles, dans cette logique, ce sont les situations des exploitations agricoles qui pourront proposer des réajustements aux institutions chargées de l’appui à la production ;

Par ailleurs,un effort considérable doit être fait en direction des supports de communication multimédias, qui d’une manière efficace peuvent être utilisés dans le transfert de l’information. En effet, les films, les messages… sous format DVD peuvent aisément contourner le problème d’analphabétisme dont souffre la majorité d’agriculteurs. La prépondérance de l’image par rapport au texte facilite l’appropriation de l’information

La diversité de la composante des agriculteurs implique une réception et une appropriation des messages assez différenciées, elle ne peut être synonyme d’un transfert passif d’un ensemble de données. Le dispositif institutionnel doit prendre en compte les différentes facettes du processus de transfert de savoirs faire et/ou d’information : réponse à la demande individuelle, création de réseaux sociaux, mutualisation et intelligence collective. La vulgarisation ne doit pas être perçue comme une action limitée « à la décomposition du paquet technique en un ensemble de thèmes sur lesquels il faut sensibiliser l’agriculteur. Les résultats de cette enquête ont mis en relief la nécessité de prendre en considération certains paramètres qui interférent sur l’appropriation de l’information par l’agriculteur dans tout processus de production et de communication de l’information :

Parmi les paramètres d’évaluation de l’information diffusée (écrite et audio-visuelle), les agriculteurs interrogés mettent en avant le manque de pertinence de l’information diffusée et considèrent que les critères « période de diffusion » et « aide à résoudre les problèmes » comme étant faibles, pour y remédier, il faut :

Un agriculteur «producteur et consommateur de l’information » peut être un facteur moteur dans la construction d’un nouveau système d’information. Les supports audio-visuels, (la vidéo participative) est un support qui aide les agriculteurs à exprimer leurs besoins en information, leurs idées. Elle peut être utilisée comme moyen de communication avec les acteurs du secteur (chercheurs, vulgarisateurs, pouvoirs publics…), d’accéder également aux connaissances sous un format assimilable par l’agriculteur (audio-visuel). Le développement de stations de radios locales FM, la mise à disposition de télécopieurs peuvent faciliter la
La diffusion localisée d’information. Pour le document écrit, il s’agit de définir ses objectifs pour les différentes catégories d’agriculteurs (forme et contenu) pour renforcer sa capacité informative et être un véritable outil de prise de décision et de résolution des problèmes au sein de l’exploitation

Parmi les services indispensables pour l’agriculteur, la mise à disposition d’un nombre suffisant de publications (support écrit, DVD) au niveau du bureau de l’agent communal de vulgarisation, elles lui permettent de constituer une documentation personnelle et surtout de réduire les frustrations bien connues du déplacement lié à la recherche de l’information.

Toujours, dans les services attendus par l’agriculteur, la disponibilité du vulgarisateur et la possibilité d’échange et de valider une nouvelle technique et/ou production à introduire au niveau de l’exploitation par les chercheurs, spécialistes, sont vivement souhaités en raison de leur rôle dans la prise de décision. Ils sont un moyen efficace pour décloisonner l’agriculteur de l’environnement.