I. Réalité, langage et communication

I.1. L’approche phénoménologique de la réalité

Dans l’étude des médias et de leurs productions discursives, le constructivisme comme point de vue scientifique, pour lequel les phénomènes du monde ne sont pas des données mais des constructions propres à un groupe, jouit actuellement d’une position de paradigme dominant, voire indépassable. De manière générale, le constructivisme propose des éléments de réponse aux trois grandes questions posées par l’épistémologie : qu’est-ce que la connaissance ? (question gnoséologique) ; comment se constitue-t-elle ? (question méthodologique) ; comment apprécier sa valeur ? (question éthique)88. Il se construit (constructivisme, ici, comme position épistémologique) par opposition à l’illusion positiviste. Cette dernière consiste à préjuger d’un monde objectif que le langage viendrait nommer dans une dynamique purement référentielle : nous faisons l’expérience d’un monde déjà signifiant que le langage ne vient que redoubler d’une représentation objective. Le caractère d’évidence que revêt l’approche constructiviste chez beaucoup de chercheurs aujourd’hui ne doit pas faire oublier que les lectures de type positiviste ont longtemps prédominées89.

Notes
88.

LE MOIGNE Jean-Louis, Les épistémologies constructivistes, Paris : PUF, 1995

89.

FLEURY-VILATTE Béatrice, WALTER Jacques, « Des usages du constructivisme », Questions de communication, n°6, p. 101-110, 2004