IV.3. Ce que les cadres ne sont pas

Le « tournant culturel »217 dans les sciences humaines et sociales a conduit à une meilleure prise en compte des formes de représentation du monde, de leur genèse, de leur circulation, de leur réception individuelle et collective. La culture n’est plus pensée comme un secteur particulier de la vie mais à travers sa capacité à structurer le réel. La question du sens est posée ; de nouvelles problématiques apparaissent ; avec elles, de nouveaux concepts. Il est sans doute utile d’opérer ici un rapide éclaircissement terminologique afin de distinguer les notions de cadre et de cadrage d’autres notions fortes des sciences sociales et humaines et parfois mobilisées dans l’étude des médias et de leurs discours. Ainsi, leur articulation avec les notions de « schème », de « récit » et d’ « idéologie » mérite d’être précisée218.

Notes
217.

JAMESON Fredric, The Cultural Turn, Selected Writings on the Postmodern, 1983-1999, London, Verso, 1998 ; OLIVIER E. Pamela, JOHNSTON Hank, « What a good idea ! Frames and Ideologies in Social Movement Research », Mobilisation : An International Journal, n° 5, p. 37-54, 2000

218.

David Snow propose le même type d’éclaircissement terminologique quand il s’attache à présenter le concept de cadre tel qu’il le mobilise dans sa sociologie de la mobilisation : SNOW David, « Analyse de cadres et mouvements sociaux », CEFAI Daniel, TROM Danny (dir.), Les formes de l’action collective. Mobilisation dans les arènes publiques, Paris : Edition de l’EHESS, 2001, p. 27-49