I.1.5.1.3 Lyon

À Lyon, le psychanalyste, membre titulaire de la SPP et professeur de psychologie clinique et pathologique à l'université Lumière Lyon 2, René Roussillon, établit une œuvre sur la théorie métapsychologique et clinique de la psychanalyse épurée, précise et systématisée, autour de concepts tels qu’entre autres l’historicité et la mémoire subjective220, la symbolisation primaire et la dyade sujet-objet, la représentance et l’actualisation pulsionnelle221 et le cadre thérapeutique222. En 1992, il reçoit le prix Maurice Bouvet pour son livre Paradoxes et situation limites de la psychanalyse 223 . Il démontre que le transitionnel, en tant qu’objet organisateur du sujet à la réalité, établit le lien entre les pulsions (le sexuel) et le travail sur soi (la reflexivité)224. Les concepts sont mis en relation avec les réalités cliniques (entre autres autisme et psychose) et de nombreux cas cliniques illustrent le propos. Cette rigueur et cette précision théorique permettent une ouverture, laquelle le mène à jeter des ponts vers une lecture neuroscientifique parallèle de ces concepts et à entamer le dialogue avec ses collègues neuroscientifiques. C’est, par exemple, dans le cadre du séminaire Neuro-psychanalyse de l’enfant et de l’adolescent, coordonné par Ouss, que Roussillon intervient, le 13 novembre 2006, sur le thème du « Croisement des modèles des neurosciences et de la psychanalyse: à propos de la représentance, de Freud à Varela ». Autres exemples, le 31 mai 2007 à la première journée du CNEP, son exposé « L'entreje(u) » est discuté par Magistretti et, le 28 juin 2009 à la conférence internationale de l’INPS, il présente «  Le fonctionnement associatif et la représentation ». C’est autour du concept d’associativité que Roussillon propose de focaliser le dialogue entre psychanalyse et neurosciences.

Du côté des neuroscientifiques, le neurophysiologiste, professeur émérite à l’université Claude Bernard de Lyon I et membre de l’Académie des sciences depuis 2002, Marc Jeannerod a dirigé l’unité « Vision et motricité » de l’Inserm jusqu’en 1997 et l’Institut des sciences cognitives du CNRS jusqu’en 2003. Jeannerod étudie les relations entre le cerveau et l’action et les bases physiologiques de la cognition motrice. Il est l’auteur de nombreuses publications dont les livres Le cerveau intime (2002) et L’homme sans visage (2007225).Jeannerod est amené de par sa recherche à donner un statut mental au traitement inconscient de l’information, qui compte pour 90% des opérations mentales (ex. Jeannerod, 1990226). Selon lui, les processus inconscients concernent les activités ne nécessitant pas l’intervention d’un contrôle de la conscience ou encore celles réclamant un traitement rapide, mais n’y voit pas un système spécifique. Depuis 1990, grâce à la neuro-imagerie, on sait que la préparation à l’action et l’imagerie mentale (imaginer une action) ont tendance à activer des aires cérébrales se chevauchant ou égales à celles qu’active l’exécution réelle de l’action. Or, alors que la préparation de l’action n’est pas représentée consciemment, l’imagerie mentale donne lieu à une représentation consciente. Dans son papier décisif, « The representing brain: neural correlates of motor intention and imagery» Jeannerod227 articule les conditions pour cette imagerie mentale: il suffit, pour se représenter un mouvement, que l’intention de mouvement n’aboutisse pas, qu’il y ait eu une entrave à l’exécution souhaitée de la commande motrice. Le système conscient intervient dès lors que la préparation inconsciente n’aboutisse pas au but souhaité, que la distorsion entre mouvement désiré et mouvement réalisé devienne trop grande.

Comme indiqué par Jeannerod228 lui-même, cette façon de concevoir l’activité mentale représentationnelle est très proche de la conception de Freud dans l’Esquisse pour l’activité pensante: l’activité pensante est la recherche d’un renouvellement d’une expérience de satisfaction telle que présente en mémoire par des étapes intermédiaires d’expériences motrices. C’est-à-dire qu’elle intervient lorsque l’image de perception et l’image de vœu ne correspondent pas et que donc une simple décharge selon le processus primaire ne suffirait pas à renouveler l’expérience de satisfaction. Comme il y a décalage, il s’agirait de recourir au processus secondaire qui ne vise plus l’identité de perception mais l’identité de pensée, c’est-à-dire l’établissement d’une série de pensées qui établissent le lien entre les représentations, ce qui suppose l’intervention du jugement, des facultés d’attention de la mémoire. Il s’agit toujours de renouveler la satisfaction, mais comme ça ne peut se faire par simple décharge, il s’agit de réfléchir et cette réflexion, dans les termes de Freud, passe par des « étapes intermédiaires d’expériences motrices »: voilà donc l’étape représentationnelle intervenant lorsque la préparation de l’action ne coïncide pas totalement avec l’exécution de l’action dans l’approche de Jeannerod. Freud indique que l’investissement du souvenir déclenche une attente, qui est ainsi comparée à la réalité perceptive: lorsqu’attente et réalité coïncident, la décharge se produit; lorsque les deux ne coïncident pas, la recherche de la satisfaction se poursuit. Dans l’exemple qu’il donne, celui du bébé qui recherche l’image désirée du sein maternel, c’est la discordance entre l’image désirée et l’image perçue qui provoque des mouvements (de la tête, de la posture) du bébé jusqu’à ce que la concordance soit réalisée. Cette notion d’un état désiré, représenté à l’intérieur du système psychique et servant de référence pour la recherche de la satisfaction du désir, correspond littéralement à celle que met en avant Jeannerod pour l’imagerie motrice229.

Il nous semble intéressant et important de souligner l’insistance de cette notion motrice de la représentation dans ce qui fait le dialogue entre psychanalyse et neurosciences, puisqu’il s’agit d’une notion-clé dans les propos de la thèse présentée ici, et puisqu’il s’agissait aussi déjà de la notion qui a fait étincelle entre Schwartz et Pfeffer (voir I.1.3.1). Jeannerod souligne en outre que l’imagerie motrice ou l’activité pensante est alors au cœur de l’interpersonnel tant chez Freud que pour les neurosciences cognitives modernes230. Par exemple, dans Le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient, Freud231 propose: « Avec la perception d’un geste déterminé, est donnée l’impulsion de le représenter par une certaine dépense. Ainsi donc, en accomplissant l’acte de “vouloir comprendre” ce geste, d’en avoir l’aperception, je me comporte... tout à fait comme si je me mettais à la place de la personne observée.». Comme nous le verrons, Freud n’est pas loin de formuler littéralement la théorie des neurones miroir (voir II.1.2.2.1). Jeannerod souligne avec acuité et précision cette linéarité depuis les débuts de la psychanalyse aux neurosciences cognitives modernes, et en particulier pour ce qui concerne les neurosciences de la sensorimotricité. Et il ajoute: « On peut, à juste titre, se demander pourquoi ces notions, alors même qu’elles étaient présentes et fonctionnelles chez les psychanalystes, n’ont pas subi entre leurs mains la même exploitation et produit les mêmes effets qu’entre les mains d’autres écoles psychologiques. À l’évidence, la psychanalyse tenait là un moyen de vérifier et d’opérationnaliser plusieurs de ses concepts fondateurs, en utilisant une méthodologie dont la scientificité n’aurait pu être discutée. Cette occasion manquée tient peut-être moins aux différences dans les conditions d’observation et de pratique inhérentes à la psychanalyse, qu’à son irrépressible tendance à privilégier une construction théorique qui fait l’impasse sur des mécanismes vérifiables et quantifiables, en somme à rester dans l’ordre du logos et de la proclamation. »232.

Dès 1991, il entame pourtant un dialogue avec le psychanalyste Jacques Hochmann dans un livre débattant de la possibilité ou de la difficulté, voire l’impossibilité, du dialogue entre psychanalyse et neurosciences: « Encore inconcevable hier, un nouveau champ de recherche s’est ouvert: il reste à en identifier les règles et à en construire la théorie, pour résoudre une conflictualité qui n’est pas qu’entre nous, mais également en chacun de nous. »233. Ce livre témoigne aussi du fait que le dialogue entre neurosciences et psychanalyse reste souvent difficile, embrouillé par un certain nombre de malentendus, source de polémiques. Par la suite encore, Jeannerod répond présent quand lui est adressée une invitation de dialogue venant de la psychanalyse comme en témoignent ses publications234 et, récemment, ses interventions à Paris le 27 mai 2008 au Collège de France et à Londres le 6 novembre 2008235. Nous voyons donc comment cet important homme de sciences prend ce dialogue (parmi d’autres) au sérieux, bien que se positionnant in fine théoriquement dans une conception non-psychanalytique de l’esprit humain. En effet, la position de Jeannerod semble toute en nuances, par exemple, en ce qui concerne la notion d’intentionnalité inconsciente, il a cette phrase percutante: « Dans une perspective scientifique, il est en effet aussi injustifié d’expliquer la production d’un acte par son intention consciente volontaire, que par une intention inconsciente (d’autant que celles-ci sont multiples) […] »236. Le statut que Jeannerod donne in fine à l’inconscient, bien qu’à part entière, de grande importance et doté de capacités intellectuelles complexes, ne semble cependant pas celui d’un système qualitativement cohésif et différent du système conscient et, en particulier, ne semble pas être conçu comme résultant d’opérations de refoulement ou d’inhibition. À nouveau, sur le point de l’inhibition, la position de Jeannerod est nuancée, provocante à son insu peut-être, car il retourne les choses en soulignant que c’est l’inhibiton de l’action qui rend son imagerie consciente, alors que sans inhibition la préparation de l’action s’exécute sans nécessité d’intervention consciente. Mais même dans cette perspective237, Jeannerod ne conçoit pas l’existence d’une inhibition motivée psychodynamiquement qui organiserait de façon singulière une régularité inconsciente propre. Par conséquent, il ne peut considérer que l’importance d’une thérapie psychanalytique soit aussi la perspective d’une levée possible de l’inhibition. Pour ce qui concerne l’efficacité de la psychothérapie, à laquelle il souscrit, il s’inscrit dans le paradigme qui en souligne les vertus grâce au transfert dans une relation interpersonnelle, potentiellement capable d’inciter la plasticité synaptique238.

Un autre neuroscientifique, le professeur de psychiatrie à l’université Lyon 1, membre de l’Institut des Sciences Cognitives de Lyonet chef de service au Centre hospitalier du Vinatier Nicolas Georgieff est également psychanalyste. Il est l’auteur de nombreuses publications, parmi les livres citons Qu’est-ce que la schizophrénie? et Qu’est ce que l’autisme? 239 . Georgieff met en chantier une approche pluridisciplinaire, c’est-à-dire cognitive et clinique, des psychoses et de l’autisme. Derrière le délire, par exemple, il propose qu’il y ait un trouble de l’action et de sa représentation, dont les mécanismes sensorimoteur contribuent à l’entendement clinique de la psychopathologie240. De même, la possibilité d’un dysfonctionnement sensorimoteur des mécanismes de l’intersubjectivité – une désorganisation du processus de représentation mutuelle du soi et de l’autre dans et par l’action – peut contribuer à l’entendement de la relation différente du sujet psychotique ou autiste à soi-même et à l’autre241. Georgieff travaille en particulier sur les points de convergence entre psychanalyse et neurosciences cognitives242. En effet, les processus intersubjectifs d’interaction ou de co-action psychique constituent un exemple de paradigme qui permet de mettre en dialogue les approches cliniques de la psychanalyse et les approches expérimentales neurobiologiques et cognitives243.

Le professeur de physiologie, de neuropsychologie sensorimotrice et cognitive de l’action à l’université Lyon 1 et le directeur de l’unité de l’Inserm « Espace et Action » Yves Rossetti engage le dialogue avec la psychanalyse. Ses recherches sur les dynamiques de l’action l’amènent à penser la dichotomie des voies ventrales et dorsales de l’action en fonction de la dichotomie conscient-inconscient et de suggérer quelques analogies avec la psychanalyse244(voir aussi II.3.2). Elles l’amènent également à expliciter la façon dont l’intention n’intervient pas nécessairement en premier lieu pour contrôler l’action et dont un « pilote automatique » dans le cortex postérieur pariétal peut guider la main dans le cas de certains gestes brefs245. L’étude (neuro-)scientifique de la dynamique de l’action – probablement en partie aussi du fait de son allégeance à Helmholtz – formant, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, un terrain propice à l’ouverture au dialogue avec les sciences de l’esprit en général et avec la psychanalyse en particulier, Rossetti s’avance à débattre plus précisément quelques hypothèses psychanalytiques comme en témoignent quelques unes de se publications246 et de ses interventions247.

Notes
220.

ROUSSILLON R. (2003). Historicité et mémoire subjective. La troisième trace en mémoire entre psychanalyse et neurosciences, La Recherche, 67.

221.

ROUSSILLON R. (1999). Agonie, clivage et symbolisation, Paris, PUF Collection Le Fait psychanalytique; ROUSSILLON R. (2007a). La représentance et l’actualisation pulsionnelle. Revue Française de Psychanalyse, 71, 339-357.

222.

ROUSSILLON R. (1992). Du baquet de Mesmer au « baquet » de S. Freud. Une archéologie du cadre et de la pratique psychanalytiques, Paris, PUF; ROUSSILLON R. (2007b). Logiques et archéologiques du cadre psychanalytique, Paris, PUF.

223.

ROUSSILLON R. (2005). Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, PUF/Quadrige.

224.

ROUSSILLON R. (2008). Le transitionnel, le sexuel et la réflexivité. Paris, Dunod.

225.

JEANNEROD M. (2002). Le cerveau intime, Paris, Odile Jacob; JEANNEROD M. (2007). L’homme sans visage et autres récits de neurologie quotidienne, Paris, Odile Jacob.

226.

JEANNEROD M. (1990). Traitement conscient et non conscient de l’information perceptive. Revue Internationale de Psychopathologie, 1, 13-34.

227.

JEANNEROD M. (1994). The representing brain: neural correlates of motor intention and imagery. Behavioral and Brain Sciences, 17, 187-245.

228.

JEANNEROD M. & GEORGIEFF N. (2000). Psychanalyse et science(s). Institut des Sciences Cognitives Working Papers, 4; http://www.isc.cnrs.fr/wp/wp00-4.htm.

229.

JEANNEROD M. (1994). The representing brain: neural correlates of motor intention and imagery, op. cit.Il s’agit, en termes sensorimoteurs, du « modèle inverse » ou « inverse model » en contraste avec le « forward model » qui, au lieu de calculer le chemin à faire pour aboutir à un état désiré, calcule l’état probable résultant sur base de l’état actuel et de la commande motrice.

230.

voir GALLESE V. & GOLDMAN A. (1998). Mirror neurons and the simulation theory of mind-reading. Trends in Cognitive Science, 2, 493-501.

231.

FREUD S. (1905a/1988). Le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient, Paris, Gallimard, p. 343.

232.

JEANNEROD M. & GEORGIEFF N. (2000). Psychanalyse et science(s).  op. cit.

233.

HOCHMANN J. & JEANNEROD M. (1991). Esprit où es-tu ? Psychanalyse et neuroscience, Paris, Odile Jacob, p. 276.

234.

JEANNEROD M. (2002). L’inconscient à l’épreuve des neurosciences.Le Monde Diplomatique, septembre.

235.

À Londres, il s’agit des «ESRC Supported Seminar Series»: «From cognitive psychology and neuroscience to the couch: is there a common language? Cognitive control and regulating representations: from a body to the self Perspectives from neuroscience, psychology and psychoanalysis», organisé par Fotopoulou (King’s College London & University of Leeds). Le 27 mai 2008, Magistretti organise un débat inédit dans le cadre de la chaire internationale qu’il occupe réunissant chercheurs en neurosciences et psychanalystes Neuroscience et psychanalyse Une rencontre autour de l’émergence de la singularité: « La psychotérapie neuronale », voir I.1.5.1.1.

236.

JEANNEROD M. & GEORGIEFF N. (2000). Psychanalyse et science(s).  op. cit.

237.

Perspective absolument intéressante, puisqu’elle pourrait impliquer dans une traduction psychanalytique que seul ce qui peut en principe faire l’objet d’un refoulement, peut avoir accès à la conscience.

238.

Comme indiqué dans son intervention du 27.05.2009 à Paris.

239.

GEORGIEFF N. (2004). Qu’est-ce que la schizophrénie?,Paris, Dunod, Coll. Les topos, 128 p.; GEORGIEFF N. (2008). Qu’est-ce que l’autisme?, Paris, Dunod, Coll. Les topos, 128 p.

240.

GEORGIEFF N. (1996). Organisation et représentation de l'action dans la schizophrénie. Dans L'Encéphale, XXII, III, 108-115.

241.

GEORGIEFF N. (2000). Neuropsychopathologie cognitive sociale de l'action: apport à l'étude des symptômes positifs de la schizophrénie. Intellectica, 2, 31, 191-225.

242.

MENECHAL J. & GEORGIEFF N. (2002). Psychanalyse et sciences cognitives, Paris, Dunod.

243.

GEORGIEFF N. (2007). Psychanalyse et neurosciences du lien: nouvelles conditions pour une rencontre entre psychanalyse et neurosciences. Revue française de psychanalyse, 71/2, 501-516.

244.

ROSSETTI Y. & PISELLA L. (2000). L‘ego Légo: déconstruire ou reconstruire le cerveau-esprit? Intellectica, 31, 137-173.

245.

PISELLA L., GREA H., TILIKETE C., VIGHETTO A., DESMURGET M., RODE G., BOISSON D. & ROSSETTI Y. (2000). An automatic pilot for the hand in the human posterior parietal cortex towards a reinterpretation of optic ataxia. Nature Neuroscience, 3, 7, 729-736.

246.

OUSS-RYNGAERT L. & ROSSETTI Y. (2006). Psychologie, psychopathologie et neurosciences: un bébé en développement?, dans Les émotions (autour) du bébé, ed. L. Dugnat, Ramonville-Saint-Agne, Érès, 63-77; ROSSETTI Y. (1994). Inconscient: cérébral ou psychanalytique? Actualités Médicales Internationales - Psychiatrie, 168, 2493-2494.

247.

Avignon, 21.10.2004, VI° colloque international de périnatalité « Emotions (autour) du bébé », ROSSETTI Y. et OUSS L. « Psychanalyse et neurosciences autour du bébé: limites, complémentarités, interrogations » ; Paris, 27.06.2008, demi-journée du Cercle de Neuropsychologie et de Psychanalyse (CNEP), BAZAN A. et VAN DE VIJVER G., « Freud's primary and secondary processes at the interface between psychoanalysis and neurosciences: insights from clinical work with psychotic patients », invitation du Dr. Lisa Ouss – discuté par D. Widlöcher et Y. Rossetti.