II.1.2.4.2 La perception du mouvement

Pour la perception du mouvement (linguistique), l’accès à la signification se fait à travers un événement moteur (articulatoire), dont l’élément informatif afférent est le retour de l’appareil moteur. Il s’agit là d’un système de muscles striés dont le contrôle, volontaire, est assuré par des faisceaux pyramidaux en partance du cortex moteur dans le lobe frontal. Les muscles striés (nommés ainsi d'après leur aspect microscopique) unissent en général des os entre eux (muscles du squelette). L’exécution motrice, planifiée dans le cortex prémoteur, est une recombinaison adaptée au contexte spécifique d’une séquence composée de contractions et de relaxations. L’action est précise: le mouvement peut être déclenché et arrêté instantanément. Le système de contrôle de cette exécution motrice dans le cortex moteur préfrontal est organisé de façon topographique, c’est-à-dire que des neurones voisins du cerveau contrôlent des muscles voisins du corps; il y a une constance des positions réciproques entre les appareils moteurs en périphérie et les neurones qui les commandent. L’exécution motrice est perçue par un système de récepteurs proprioceptifs dans les fuseaux neuromusculaires (muscles) et les organes neurotendineux de Golgi (tendons). Ce sont alors les aires somatosensorielles, organisées de façon topographique dans le cortex pariétal, qui reçoivent l’information proprioceptive afférente. Les organisations topographiques des aires motrices et des aires somatosensorielles sont comparables. En résumé, la perception du mouvement est l’inscription fine et systématique du retour organisé de l’exécution d’un programme moteur articulé, recombiné et contrôlable au plus haut point.