II.3.3.2.2 Mouvement imaginé

Dans le second cas, les mouvements de l’organisme sont imaginés ou simulés intérieurement et ne sont pas exécutés effectivement. Il peut néanmoins y avoir également une activation concomitante dans les cortex sensoriels. Pour reprendre le cas des mouvements oculaires, le souvenir d’une image peut induire une activation intérieure d’une motricité de scanning ainsi qu’une activation sensorielle au niveau des cortex visuels. Il est crucial pour l’organisme de distinguer cette activation-là d’une activation élicitée par un stimulus extérieur. Or, dans le cas d’un mouvement interne, l’imagination du mouvement, par l’activation de circuits prémoteurs, peut mener tout comme pour un mouvement effectivement exécuté, à une émulation du mouvement et par conséquent à son atténuation anticipative au niveau du cortex somatosensoriel. Une différentiation se fait au niveau de cette atténuation qui dans le cas d’un mouvement imaginé ne peut être comblée car, comme il n’y a pas de véritable mouvement, il n’y a pas non plus de retour proprioceptif permettant de remettre les conteurs à zéro. L’inefficacité radicale du système moteur à résorber cette activation somatosensorielle ferait alors que l’activation sensorielle concomitante serait ressentie comme d’origine intérieure. On retrouve le critère de Freud: « puisqu’on ne peut y échapper, le stimulus est interne ».