L’histoire qui va nous intéresser à présent constitue une nouvelle façon pour São Paulo de faire entrer le Brésil sur la scène internationale. Durant la première moitié du XXe siècle, le pays cherche une forme de modernité qui soit internationalement valorisée. Le champ politique, devenu autonome par rapport à Lisbonne, et, dans une certaine proportion, par rapport au pouvoir paternaliste des fazendeiros, va s’articuler avec les champs artistique et industriel pour fortifier et étendre la construction de la nationalité. Deux personnages hautement impliqués dans ce processus vont nous permettre de saisir comment São Paulo, une fois de plus, a impulsé au Brésil une dynamique nationale congruente avec les mouvements de la globalisation. Mário de Andrade, fils de propriétaire terrien, issu de l’élite caféicultrice, fut un personnage charnière entre la génération décadente des « quatrocentões 46 » et la génération ascendante des industriels, eux-mêmes souvent descendants de migrants. Francisco Matarazzo Sobrinho (surnommé Ciccilo), fils de migrant italien, industriel et promoteur du champ artistique, fait partie d’une nouvelle génération qui voulut faire du Brésil un pays du futur. Cette phase montre comment, à partir de São Paulo, se paracheva le phénomène d’urbanisation de la société brésilienne.
Terme qui désigne les familles traditionnelles et puissantes de la région de São Paulo. Il porte l’idée d’une installation ancienne, datant d’il y a quatre cents ans.