Chaussures

Pour un randonneur français, il est surprenant de voir que les marcheurs brésiliens n’utilisent pas de chaussures de randonnée. La plupart des personnes utilisent des chaussures de sport de type running ou « multisport ». Certains choisissent des chaussures de taille basse avec des crampons. La randonnée étant très peu pratiquée au Brésil, les magasins de sport ne les mettent pas en valeur, et elles sont assez peu nombreuses.

On peut faire une autre remarque, concernant les vendeurs des magasins de sport. En France, les enseignes cherchent à embaucher du personnel qui a l’expérience pratique d’une activité particulière. Les vendeurs ont donc à faire autorité en matière de choix de matériel. Leur attitude dans les interactions avec les clients se doit de tenir cette position. Au Brésil, les vendeurs que j’ai eu comme interlocuteurs pour acheter des chaussures n’avaient pas du tout ce type de comportement. Main d’œuvre bon marché issue de classes sociales qui n’ont pas accès au tourisme, les vendeurs ne connaissent pas les qualités du matériel. Le dialogue avec l’utilisateur qui cherche un conseil est alors difficile… Surtout s’il s’agit d’un Français, habitué à ce que l’on nourrisse son imaginaire pétri de « systèmes » et autres discours technico-scientifiques qui décrivent « l’anatomo-physis » du matériel.

Ici, les vendeurs sont nombreux, bienveillants, attentionnés et plutôt soumis. Ils ne font pas autorité, mais se plient aux volontés des clients. Ceux-ci opèrent leurs choix en fonction du prix, de la marque et de l’esthétique du produit, ainsi qu’en fonction de leur expérience. En effet, aucune « fiche descriptive », comme il en existe pour chaque chaussure dans les rayons des magasins de sport français, ne vient guider l’acheteur. Il n’y a pas non plus de petites étoiles pour indiquer quel est le rapport qualité/prix qui a été attribué à chaque objet. L’acheteur est donc très choyé, servi avec empressement et attention, parfois par plusieurs personnes à la fois, mais il n’est pas conseillé comme le sont les acheteurs français. Ainsi, F2 m’expliquait qu’elle fuyait les vendeurs : « je préfère prendre mon temps et inspecter les chaussures par moi même. Je regarde si elles sont collées ou cousues, s'il y a des défauts, quelle est la qualité du matériau utilisé ».