1.3 Modes d’investigation de la personnalité

Le mode d’investigation le plus approprié pour l’étude de la personnalité reste l’observation directe et au long cours du comportement. Cependant, elle ne permet pas d’aborder la structure. Du fait de l’impossibilité d’observer l’ensemble du comportement, des techniques spécifiques sont utilisées : échelles d’observation, questionnaires, tests…

Aucune des méthodes n’est idéale : chacune présente des avantages et des inconvénients. La fiabilité maximale s’obtient grâce au couplage d’épreuves. Aucun des outils ne remplacera l’entretien, en face-à-face avec le psychologue, qui permet de dégager des hypothèses par la résonance de la parole de l’autre qui peut ensuite être validée.

Quel que soit l’outil choisi, la qualité dépend de trois facteurs :

Les échelles sont une évolution des tests mentaux d’aptitudes et d’intelligence de Binet-Simon. Une échelle d’évaluation est une formalisation standardisée d’une ou plusieurs dimensions qui ne sont pas mesurables directement, permettant l’attribution en fonction de règles logiques préétablies d’une ou plusieurs valeurs numériques à la caractéristique étudiée. Une échelle est dite normalisée en « x » classes quand l’étalonnage de l’échantillon se réfère aux effectifs qui se situent dans chacune des classes. Un sujet ayant obtenu le score « 40 » sur une échelle n’est toutefois pas deux fois plus atteint qu’un autre sujet coté « 20 », il est simplement plus atteint. Malheureusement, contrairement aux tests pour lesquels il est systématiquement fait référence à un étalonnage, peu d’échelles sont normalisées.

Une échelle d’évaluation comporte des liens entre ses différents items appelés dimensions latentes ou le construit. La succession d’items peut être composée d’éléments disparates ou liés avec une consistance interne20 difficile à révéler. Une échelle peut donner lieu au calcul de plusieurs scores si elle mesure plusieurs domaines ou dimensions (échelles multidimensionnelles), et/ou donner lieu à des profils de scores (c'est par exemple souvent le cas pour les échelles de qualité de vie). L’approche « attitudinale » (par les échelles de comportement) est réductrice et fragmentaire. Le test de personnalité est un outil particulier qui permet de constituer une situation standardisée par une évaluation statistique des réponses produites par un sujet afin d’établir son profil en termes de traits.

Dans un test les items constitutifs d’une épreuve peuvent être chronométrés, le mode de réponse est le plus souvent binaire. La somme des réponses (score global pour une dimension) est standardisée sur une population de référence qui permet de positionner l’individu par rapport à cette dernière.

Les tests reposent sur l’existence de traits stables déterminés par l’analyse factorielle. Les déclarations des sujets reflètent des traits de personnalité indépendants l’un de l’autre et caractérisent l’individu sur un aspect précis. Chaque trait se caractérise par un continuum ; chaque individu peut être décrit par un niveau sur un trait. Inventaires, tests, questionnaires, n’ont toutefois pas de valeur absolue ; ainsi deux individus qui ont un même score, et ainsi une même place sur une même dimension auront cependant des personnalités différentes, les éléments constitutifs de la personnalité ne s’additionnent pas mais s’imbriquent les uns dans les autres, rendant le champ des possibles au niveau des profils quasiment indéfini (non calculable).

Bien que des liens incontestables existent entre personnalité et évènement de la vie, il est aujourd’hui aussi difficile d’identifier un lien fort entre le profil de personnalité du conducteur et le risque potentiel d’accident que de mettre en évidence le lien entre certains cancers et des déterminants du risque environnementaux. Les liens existants, sont difficiles à isoler et doivent être interprétés avec prudence. Des efforts doivent être poursuivis pour affiner les méthodes, approfondir les travaux et reproduire les résultats.

Une échelle d’évaluation est une formalisation d’une ou plusieurs dimensions. Le test de personnalité est un outil qui permet de positionner un sujet par rapport à une population de référence.

Notes
19.

La standardisation permet de limiter l’influence de l’examinateur et de la situation de test. L’étalonnage permet de savoir comment le sujet se situe par rapport à la population de référence. Concrètement, il permet de passer d’un score brut à un score standard qui rend les choses comparables Lors de l’étalonnage on opère quelquefois à une normalisation des données qui consiste à transformer les données en s’appuyant sur les caractéristiques de la courbe normale théorique et non sur la moyenne et l’écart type des données brutes. Pour déterminer l’intervalle entre les limites des catégories, on se sert des rangs des sujets, comme dans les échelles quantilées, afin que les effectifs dans chaque catégorie soient conformes à ceux d’une distribution normale.

20.

La consistance interne d’un test désigne son homogénéité