1.3.2.3 Modèle d’Eysenck : Inventaire de Personnalité D’Eysenck (EPI)

Nous présentons succinctement l’EPI d’Eysenck car c’est le test choisi pour aborder la personnalité dans la partie enquête de notre travail. Aujourd’hui les « big-five » (approche en cinq facteurs) lui sont souvent préférés. Nous adhérons volontiers à l’utilisation préférentielle du « big-five », plus complète mais plus lourde. Nous avons choisi d’utiliser l’EPI car l’extraversion est la variable d’intérêt principale de notre étude et ce test permet de l’aborder fidèlement et rapidement.

L’EPI est une application modifiée du Maudsley Personality Inventory (MPI), il en augmente les qualités métrologiques, en simplifie le vocabulaire et le rend accessible à tout niveau scolaire ou intellectuel. Il a été mis au point en 1964 par Eysenck lui-même. L’adaptation française par le Centre de Psychologie Appliquée (C.P.A) date de 1971. Ce modèle se veut d’inspiration biophysiologique, Eysenck est connu pour son modèle en deux facteurs orthogonaux : le névrosisme et l’extraversion. Ces deux facteurs font référence à deux boucles neurophysiologiques différentes. L’extraversion correspond à la boucle cortico-réticulaire (réticulé : vigilance, cortex), le névrosisme apparaît comme une dimension portée par la boucle joignant la formation réticulaire au système limbique impliqué dans la régulation des émotions. Le système limbique régule le système nerveux autonome qui peut agir sur la vigilance. En tant que modèle du tempérament, il se situe à la jonction de différentes variables de la personnalité et des émotions. L’extraversion et le névrosisme entretiennent des relations de co-occurrence24 et de rétro-actions avec les états émotionnels, ce qui suggère une certaine prédictibilité des conduites à risque par l’intermédiaire de ces deux facteurs. Une corrélation entre le névrosisme et les émotions négatives qui influencent la notion de bien être et déterminent l’occurrence de conduites à risque est fréquemment constatée.

Les hypothèses de construction de la personnalité de l’EPI reposent sur l’analyse factorielle. C’est un modèle hiérarchique, dans le sens où le nombre de facteurs pris en considération, dépend du niveau de description de la personnalité choisit. Quatre niveaux d’investigation se distinguent :

De nombreuses études traitent des deux premiers niveaux, les autres qui restent sous l’influence des niveaux supérieurs sont nettement moins souvent abordées. Le modèle d’Eysenck positionne les individus en fonction de ces deux grandes dimensions, en quatre grandes catégories (introverti, instable, extraverti, stable). Nous remarquons des recoupements avec le schéma plus ancien de G-K Wundt (mélancolique, colérique, sanguin, flegmatique). Les traits de personnalité du modèle d’Eysenck sont extensifs et incluent des sub-traits des modèles bio-sociaux comme la recherche de sensations par exemple.

Notes
24.

Co-occurrence : Terme qui indique que traits et émotions interviennent au même moment