2.1.3 Cognition et émotions

Les avis des auteurs divergent sur les liens qu’entretiennent les émotions avec la cognition. Pour les uns l’émotion court-circuite le processus cognitif, pour d’autres, il existe un processus cognitivo-émotionnel duel qui combine des réponses automatiques et un processus plus complexe qui collecte les informations à connotation émotionnelle et oriente l’attention. Pour Izard, les émotions modifient, voire dirigent les processus perceptuels et cognitifs (Izard and Malatesta 1987). Deux types de stratégies cognitives sous l’influence des émotions sont possibles : les stratégies top-down36 (dominante des données du domaine de la connaissance pour agir) et les stratégies bottom-up37. Izard précise que l’émotion ne se réduit pas à la cognition et introduit deux niveaux de conscience émotionnelle pour spécifier la relation entre cognition et émotion. Un premier niveau transforme les données sensorielles en sentiments, un second transforme les données sensorielles en contenus cognitifs conscients (images, symboles…) ; le tout aboutissant à un réseau associatif de sentiments, images, pensées et buts. Izard souligne l’existence d’une conscience émotionnelle à la base du traitement cognitif de l’information. L’éveil cognitif du sujet et la réalité observable conditionnent l’expression d’une émotion.

L’émotion comporte plusieurs stades sur une échelle en cinq points :

Trois grands types de régulation des émotions sont identifiés: la restructuration cognitive, l’expression, et la résolution de problème (régulation de l’émotion en situation particulière).

Notes
36.

Dans les stratégies top-down, le sujet part de ses représentations pour aller à l’action. Les connaissances sont actualisées dans l’action.

37.

Dans les stratégies bottom-up, le sujet part de l’action pour réactiver une représentation. Il s’agit d’une stratégie de la reconnaissance dans l’action pour accéder aux représentations.