4.4 Aspect psychosocial ou plurimodal

Une série controversée d’études et de critiques fait évoluer progressivement la définition d’accident proneness vers une acception de nature plus sociologique et moins déterministe. De 1971 à nos jours, les controverses semblent avoir perdu de leur vivacité. Il semble évident que « l’homo sapiens » (homme pensant), lorsqu’il devient « automobilis » ne se dépouille pas de sa personnalité. Sa vie, ses soucis, ses pulsions montent à bord, avec lui. Tous les auteurs s’accordent à penser que la personnalité est liée à l’accidentologie sans pour autant être dans le déterminisme. Comprendre le comportement de l’être humain au volant est une tâche nécessaire et difficile qui suppose des équipes de recherches pluridisciplinaires pour l’étude des interactions entre personnalité, émotions, motivations, instincts et milieu socioculturel. Selon l’approche cognitivo-énergétique, les variables du contexte affectent l’individu par le registre du traitement cognitif d’une part et par l’état énergétique du sujet, d’autre part.

Des études continuent à paraître et tendent à démontrer un lien entre accident et profil social et/ou personnel (Haviland and Wiseman 1974; Moser 1974; Mc Guire 1976; Mayer and Treat 1977; Zuckerman and Kulman 2000; Visser, Pijl et al. 2007). Pour certains auteurs qui donnent plus de poids aux déterminants sociaux, l’inadaptation aux normes sociales est un pilier de l’accidentologie. On parle d’histoire antisociale du sujet qui détermine ses conduites dans tous les domaines. Même si nous n’adhérons pas pleinement à cette approche, force est de constater qu’elle permet de s’éloigner de l’idiosyncrasie de Farmer et Chambers.