5.4.2.5 Processus cognitifs impliqués dans la conduite

Le conducteur peut être considéré comme un système dynamique de traitement de l’information. Il traite les informations avec une vitesse de traitement spécifique qui met en jeu les fonctions neuronales exécutives84. Les fonctions exécutives sont sollicitées dans la sélection, l’inhibition et la planification des actions non automatisées. Les mécanismes d’attention comportent deux types de caractéristiques : la sélectivité (attention sélective, focalisée, double tâche) et l’intensité (alerte, vigilance, attention soutenue). Sylviane Lafont, dans sa présentation de thèse sur la contribution des déficits cognitifs au bilan de l’insécurité routière schématise les processus cognitifs comme suit (Lafont 2008).

Figure 4 : Schématisation des processus cognitifs impliqués dans la conduite 
Figure 4 : Schématisation des processus cognitifs impliqués dans la conduite 

Parmi les compétences nécessaires à la conduite, nous pouvons évoquer les stratégies de « scanning visuel » : les conducteurs novices auraient tendance à regarder plus près du véhicule, ils utilisent les rétroviseurs moins fréquemment et leur « zone de fixation des regards » est plus réduite, plus rigide et plus longue en temps que celle des conducteurs expérimentés. Les conducteurs expérimentés ont un modèle mental de la situation routière plus riche et complexe que celui des novices, qui sont trop pris par la maîtrise des manœuvres (niveau 1 de Keskinen) et ont donc une stratégie de recherche visuelle plus restreinte et surtout moins experte.

Notes
84.

Les fonctions exécutives désignent un ensemble assez hétérogène de processus cognitifs de haut niveau permettant un omportement flexible et adapté au contexte. Cela regroupe des capacités liées à la planification, la mémoire de travail, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l'apprentissage de règles, l'attentnion sélective, la sélection de réponses motrices, etc. Les fonctions exécutives sont principalement associées au fonctionnement des lobes frontaux du cerveau, mais les structures sous-corticales y contribuent aussi.