4.2.3 Infraction et antériorité d’accident

L’enquête Sartre annonce 3 à 4 % de Français impliqués en tant que conducteurs dans un accident corporel au cours des trois dernières années et 17 %, dans un accident matériel. Pour l’accident corporel, nous comptabilisons chez les témoins (7 % d’hommes et 4 % de femmes) et 35 % pour l’accident matériel, mais sur une période de 5 ans, alors que la période de Sartre est de seulement trois ans (Sartre 2 1999).

L’échantillon des témoins est conforme à la population des conducteurs décrite dans la littérature, en particulier pour la différence hommes/femmes concernant les infractions, les accidents, les représentations et la perte de points (Martin, Lafont et al. 2004; Perez-Diaz 2004). Pour Ulleberg, les accidents des jeunes femmes relèvent plutôt du registre de l’erreur, de la performance, ceux des jeunes hommes de l’infraction, de la motivation… L’éducation routière donnée aux enfants ainsi que la formation initiale à la conduite ne devraient-elles pas être différenciées par genre (Ulleberg 2003) ? Nos résultats n’apportent pas d’information sur ce dernier point.

La signification et les objectifs de conduite diffèrent entre les hommes et les femmes ; les femmes ont souvent plus de difficultés à réussir leur permis, elles ont besoin de plus de leçons en moyenne et leur taux de réussite, en première passation, tant à l’épreuve théorique que pratique est inférieur à celui des hommes (statistiques Marietton 2003-2008). Nous illustrons ici le paradoxe du permis : les femmes ont plus de mal à l’obtenir, mais par la suite elles le conservent mieux, elles ont beaucoup moins d’accidents, souvent moins graves que ceux des hommes.