I.2.3.1.2. Modèle de lecture à une voie unique

Parmi les modèles de lecture à voie unique, les plus connus sont le modèle triangulaire (Seidenberg & McClelland, 1989) et le modèle multi-trace (Ans, Carbonnel & Valdois, 1998).

Modèle de lecture triangulaire

Les modèles à traitement parallèle et distribué (PDP) sont les modèles connexionnistes prédominants apparus dans les années quatre-vingt (Rumelhart et al., 1986). Comme indiqué par son nom, le traitement dans ces modèles se fait de manière parallèle et distribuée. Ainsi, un mot est présenté par un pattern d’activation et non par l’activation d’unités individuelles. Le modèle de lecture proposé par Seidenberg & McClelland (1989), connu sous le nom du ‘modèle triangulaire’, est un modèle PDP typique. Ce modèle implique l’interaction entre trois domaines de connaissance, soit l’orthographe, la phonologie et la sémantique (voir Figure I.7). Il n’y pas de distinction de traitement entre les mots familiers et les pseudomots ou les mots non-familiers (i.e. voie directe et voie indirecte).

Figure I.7

Pourtant, ce modèle postule l’existence de deux voies de traitement : la voie orthographe – phonologie et la voie orthographe – sémantique – phonologie. L’apprentissage de la lecture entraîne une adaptation des poids de connexion entre les formes orthographiques et phonologiques, et entre les formes orthographiques. Cependant, malgré les performances satisfaisantes de ce réseau en lecture de mots monosyllabiques, ce modèle est critiqué quant à ses incapacités à simuler la lecture de pseudomots et de mots polysyllabiques (Besner et al., 1990; Coltheart et al., 1993). La théorie sous-jacente à ce modèle semble difficile à imposer comme alternative satisfaisante au postulat des modèles double-voie.