I.2.3.2.1. Principaux modèles neurolinguistiques de la lecture

Si les données de neuroimagerie sont encore incomplètes, le modèle traditionnel du langage Broca-Wernicke du XIXe siècle est pourtant nettement amélioré aujourd’hui. Bien que ces deux régions jouent un rôle critique dans la perception et la production du langage, les études menées au cours de ces vingt dernières années ont relevé de nombreuses autres régions intervenant dans les mécanismes langagiers (Price, 2000; Bookheimer, 2002; Jobard et al., 2003). Des chercheurs ont tenté de définir les modèles de lecture, en tenant compte des connaissances neurolinguistiques et psycholinguistiques. Notons que la lecture ne se réduit pas à la lecture de mots : elle implique aussi la combinaison des mots en phrases et des phrases en discours, différents traitements étant impliqués. Notre travail de recherche portant sur la reconnaissance de mots isolés, nous nous concentrerons exclusivement sur les modèles de lecture de mots dans cette section.

Grossièrement, deux méthodes principales ont été utilisées dans ces travaux pour séparer les régions cérébrales impliquées dans les deux voies (Dehaene, 2007). La première méthode, qui est largement utilisée, consiste à comparer les activités cérébrales lors de la lecture de mots (souvent des mots fréquents) et lors de la lecture de pseudomots ; et la deuxième consiste à présenter les mêmes listes de mots mais dans des tâches différentes (e.g. tâche de rime vs. tâche d’orthographie, voir (Booth et al., 2003; Price and Friston, 1997). Par ailleurs, certaines études reposent sur les méta-analyses d’un grand nombre d’études utilisant les deux méthodes susmentionnées.

Deux principaux modèles neuropsycholinguistiques de la lecture sont présentés ci-après (Price, 2000 ; Jobard et al., 2003).