V.2.3. L’attention visuo-spatiale

Tandis que nos résultats suggèrent une influence des structures langagières antérieures sur la région OTv lors de la lecture des mots, indépendamment de la familiarité perceptuelle des mots ou des unités orthographiques plus petites, il faut noter que la lecture chez les lecteurs débutants ou la lecture des mots dans un format d’affichage éliminant l’expertise perceptuelle, devrait impliquer une attention visuo-spatiale supplémentaire (Mayall et al., 2001; Pammer et al., 2006; Cohen et al., 2008). Dans notre seconde étude, une activité dans la région pariétale postérieure gauche a été observée pour les mots présentés verticalement mais pas pour les mots présentés horizontalement, bien que cette activité n’ait pas passé le seuil significatif en comparant les deux conditions.

Des études précédentes ont mis en évidence que l’activation de cette région correspond au traitement attentionnel visuo-spatial dans des tâches variées (Peelen et al., 2004; Pammer et al., 2006), et des lésions dans la même région sont liées à une incapacité à lire les mots dégradés mais pas les mots normaux (Vinckier et al., 2006). L’implication du traitement attentionnel visuo-spatial semble se produire précocement dans la lecture des mots. Combinés aux résultats d’autres études, nos résultats semblent donc suggérer l’implication (obligatoire) d’une attention visuo-spatiale supplémentaire dans la lecture des mots en absence d’expertise perceptuelle; une réduction de cette demande visuo-attentionnelle se déroulerait au fur et à mesure de l’entraînement perceptuel et serait corrélée à l’expertise perceptuelle en lecture.