I. Le cadre de l’étude : l’archidiaconé Saint-Jean entre 1945 et 1975

A. Le choix des limites spatiales

La détermination des limites spatiales n’est pas un problème mineur : ce choix s’apparente par son caractère impérieux à celui de l’échelle de la carte pour le géographe. Il induit directement des grilles de lecture qui influent sur les résultats obtenus43. Or, faire de la croissance urbaine le cœur de la problématique rend cette délimitation plus délicate. C’est un périmètre d’arrivée qui doit être défini, puisqu’il correspond à l’espace de plus grande superficie.

C’est le périmètre de l’archidiaconé dit « de Saint-Jean » tel que le définit l’annuaire du diocèse de 1975 qui a été retenu pour cette recherche, à l’exception de deux « secteurs pastoraux » très éloignés du centre de l’agglomération et pour lesquels les sources utilisées apportent peu d’informations44. L’espace retenu regroupe par conséquent 117 paroisses réparties sur trente-quatre communes.

Fig 1. L’espace d’étude : l’archidiaconé Saint-Jean en 1975 (secteurs de Meyzieu-Genas et Givors exceptés)
Fig 1. L’espace d’étude : l’archidiaconé Saint-Jean en 1975 (secteurs de Meyzieu-Genas et Givors exceptés) Carte réalisée à partir d’un fond de carte Mapinfo (logiciel mis à la disposition des doctorants au Laboratoire de recherche historique Rhônes-Alpes). .

Le choix d’un découpage de nature ecclésiastique ne signifie pas qu’une identité religieuse ou pastorale autre que celle de la dénomination existe nécessairement avant ou au cours de la période retenue. Il aurait été en outre envisageable de délimiter un espace fondé sur des critères démographiques et administratifs, comme la commune ou le canton, offrant la possibilité d’insérer la problématique religieuse dans un découpage traditionnellement adopté en histoire urbaine46.

Néanmoins, le cadre de l’archidiaconé - et donc d’un ensemble de paroisses plutôt que de communes - se justifie par plusieurs éléments. D’une part, du point de vue de la majorité des acteurs étudiés (prêtres et responsables diocésains), la paroisse est le cadre canonique et évident de l’exercice du ministère. D’autre part, l’archidiaconé Saint-Jean correspond pour une très large part aux limites administratives de la Communauté urbaine de Lyon en 1975, ainsi qu’à celles, légèrement différentes, de l’agglomération telle que la définit l’INSEE la même année47. De plus, c’est dans le cadre de son ministère d’archidiacre de Saint-Jean que le père Maurice Delorme tente de mettre en place à partir du début des années 1970 une pastorale d’agglomération dans le diocèse48.

Il faut cependant préciser que certaines données démographiques utilisées dans cette recherche ont été recueillies à partir des recensements de l’INSEE et qu’elles donnent lieu à une cartographie thématique qui prend de ce fait la commune comme échelle49.

Notes
43.

Danièle Voldman, Rémi Baudouï, Alain Faure, Annie Fourcaut et Martine Morel, « Enjeux. Écrire une histoire contemporaine de l’urbain », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 27, juillet-septembre 1990, p. 97-105.

44.

Il s’agit des secteurs de Meyzieu-Genas et de Givors. Seront donc exclues de la présente étude les paroisses situées sur les communes suivantes : Jonage, Jons, Meyzieu, Pusignan, Chassieu, Azieu, Colombier-Saugnieu, Givors et Saint-Romain-en-Gier (Annuaire du diocèse de Lyon, 1975).

45.

Carte réalisée à partir d’un fond de carte Mapinfo (logiciel mis à la disposition des doctorants au Laboratoire de recherche historique Rhônes-Alpes).

46.

Le cadre communal paraît en particulier approprié pour étudier la formation des périphéries urbaines. Philippe Videlier retient par exemple un découpage proche de celui du recensement de l’INSEE en 1962 : Philippe Videlier, « Banlieues de province : l’exemple lyonnais », dans Annie Fourcaut (dir.), Un siècle de banlieue parisienne (1859-1964). Guide de recherche, Paris, L’Harmattan, 1988, p. 277- 293.

47.

N’appartiennent pas à l’archidiaconé Saint-Jean les communes suivantes membres de la Communauté urbaine de Lyon et/ou retenues par l’INSEE pour définir l’agglomération en 1975 : Genay, Neuville-sur-Saône, Montanay, Curis, Albigny, Saint-Germain-au-Mont-d’Or, Poleymieux, Cailloux-sur-Fontaines, Fontaines-Saint-Martin, Collonges, Saint-Romain, Couzon, Meyzieux, Genas, Jonage, Neyron, Miribel, Saint-Maurice-de-Beynost, Beynost, Solaize, Vernaison, Charly, Vourles, Vaugneray, Brignais, Grézieu-la-Varenne, Sainte-Consorce, Marcy-l’Etoile.

48.

Voir chapitre 12.

49.

Voir en particulier chapitre 7.