La mobilisation autour du recensement est perçue par les responsables de l’enquête comme un véritable événement dans la vie du diocèse. Cette consultation n’est jamais présentée aux fidèles comme une opération technique aux mains de quelques experts à l’Archevêché ou aux Facultés catholiques, dont les résultats seraient exploités à des fins exclusivement statistiques sans considération pour la vie des paroisses. Plus largement, il ne s’agit pas seulement de se compter et de s’identifier pour améliorer l’action pastorale.
La mobilisation diocésaine, telle qu’elle est présentée dans les sources consultées, est envisagée de façon très claire et très forte comme une occasion d’actualiser la communauté ecclésiale. Répondre au questionnaire n’est pas un acte banal : c’est participer dans un unanimisme visible à un projet de sanctification, au-delà de l’obéissance envers le magistère. « En donnant tous ensemble à leur évêque et à leurs curés les renseignements demandés », explique Jean Labbens, « les fidèles réaffirment l’unité de l’Église, l’étroite collaboration du clergé et du laïcat pour placer sur la montagne la lumière du Christ »534. Ainsi envisagée, la mobilisation ne peut laisser place au hasard. Un dispositif rigoureux est mis en place pour tendre vers l’objectif fixé par les autorités diocésaines.
Jean Labbens, Les 99 autres…, op. cit., p. 35.