1. La mobilisation des autorités compétentes

L’initiative du rattachement des paroisses de Villeurbanne vient de l’évêque de Grenoble, Mgr Alexandre Caillot, âgé de quatre-vingt-treize ans en 1954, qui occupe le siège épiscopal depuis 1917609. Il est épaulé sur cette question par son vicaire général, le père Tanchot, qui fut le responsable diocésain des mouvements d’Action catholique dans le diocèse jusqu’en 1951610. Dans l’archidiocèse de Lyon, le cardinal Gerlier s’appuie sur le vicaire général Claude Dupuy, sollicité pour la rédaction des actes. Sa nomination officielle comme évêque auxiliaire de Lyon intervient d’ailleurs peu après l’épisode du rattachement (7 mars 1955). Mgr Gerlier recourt également aux services d’André Bride, professeur à la Faculté de droit canonique, qui est chargé d’examiner le premier projet de protocole rédigé par Grenoble. Les conseils juridiques de ce professeur de droit canonique aux Facultés catholiques de Lyon vont s’avérer précieux pour l’élaboration du document final. Ce recours à l’expertise, loin d’être marginal, tend à prendre une place de plus en plus grande en tant qu’aide à la décision dans l’entourage des évêques de la région. Le nonce apostolique, Mgr Marella, qui supervise pour Rome la procédure, subdélègue pour cette affaire Mgr Villot611, directeur du Secrétariat de l’Épiscopat en France. Sur la proposition du cardinal Gerlier, le futur archevêque de Lyon est préféré à Mgr Sembel, doyen de la province ecclésiastique, au motif qu’une visite prévue de Mgr Villot à Lyon épargnerait un déplacement peut-être difficile à l’évêque de Dijon612.

Notes
609.

Alexandre Caillot (1861-1957) a été ordonné prêtre dans le diocèse de Moulins en 1884. Il est évêque de Grenoble jusqu’en 1957. Mgr André-Jacques Fougerat lui succède de 1957 à 1969.

610.

Bernard Bligny (dir.), Histoire du diocèse de Grenoble, collection « Histoire des diocèses de France », 12, Paris, Beauchesne, 1979, p. 294.

611.

Jean-Marie Villot (1905-1979) est en 1954 évêque-auxiliaire de Paris. Directeur du Secrétariat de l’Épiscopat depuis 1950, il est nommé archevêque-coadjuteur de Lyon en 1959, puis archevêque entre 1965 et 1967. Il devient secrétaire d’État en 1969 et camerlingue de la Sainte Église (Chambre apostolique) en 1970 (voir Antoine Wenger, Le cardinal Villot (1905-1979), Paris, Desclée de Brouwer, 1989.)

612.

AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, lettre du cardinal Gerlier au nonce Marella, 15 janvier 1955. Mgr Villot et le cardinal Gerlier se connaissent et s’apprécient depuis une vingtaine d’années. Le père Villot a été une première fois secrétaire particulier de Mgr Gerlier quand il était évêque de Lourdes au début des années 1930. Nommé archevêque de Lyon en 1937, Mgr Gerlier lui confie la chaire de morale aux Facultés catholiques. Pendant la guerre, il est de nouveau appelé comme secrétaire par le cardinal, en remplacement de Mgr Maury. Enfin, en 1949, Mgr Villot est nommé directeur des Œuvres Pontificales Missionnaires du secteur de Lyon (Antoine Wenger, Le cardinal Villot…, op. cit.).