2. Chronologie et modalités canoniques du rattachement.

Quoique Mgr Caillot, qui craint des résistances et des critiques, ait montré parfois son impatience613, la négociation entre les deux évêques est menée assez rapidement, entre juillet 1954 et le 22 janvier 1955, date de la cérémonie d’exécution du décret de la Consistoriale à l’Archevêché de Lyon. La correspondance entre les acteurs concernés, complétée par l’étude de la Semaine religieuse de Grenoble fournit les grandes étapes de la négociation.

À la suite d’un échange de lettres entre Mgr Caillot et le cardinal Gerlier en juillet 1954, un premier projet de protocole est rédigé, sans doute par le vicaire général Tanchot qui se rend à Lyon le 20 août. La fin de l’été est marquée par la négociation de quelques points précis : répartition des curés et vicaires, examen précis des limites spatiales des paroisses rattachées, et formalités juridiques sur le transfert de biens ecclésiastiques entre les deux associations diocésaines. Un accord est trouvé rapidement. Après l’envoi le 25 septembre de la supplique à Rome pour solliciter le rattachement614, le décret de la Consistoriale est approuvé et signé le 26 novembre 1954 par le cardinal Piazza. Le texte est envoyé le 14 janvier 1955 par le nonce apostolique et exécuté huit jours plus tard. Le 23 janvier, lecture est faite du décret dans toutes les églises et chapelles de l’archiprêtré de Villeurbanne, avant qu’il soit inséré dans les Semaines religieuses des deux diocèses615.

Que signifie cette annexion sur le terrain ? Est rattaché à l’archidiocèse de Lyon le territoire de l’archiprêtré de Villeurbanne comprenant douze paroisses : La-Nativité, Les-Charpennes, Le-Saint-Curé-d’Ars, La-Sainte-Famille-de-Croix-Luizet, Saint-Julien-de-Cusset, Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, Saint-Fons, Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Sainte-Jeanne-d’Arc-de-Parilly, Bron, l’Immaculée-Conception, et trois églises dites « filiales » : la Poudrette, les Essarts et les Clochettes. Les biens qui concernent ces paroisses sont également transférés. Les neuf curés en fonction dans l’archiprêtré de Villeurbanne auront libre faculté d’option pour leur maintien dans le diocèse de Grenoble ou pour leur incardination à Lyon durant une période de trois années. Les aumôniers et vicaires auxiliaires conserveront ce droit d’option durant un temps illimité : en attendant, ils demeurent incardinés à Grenoble. Enfin, les prêtres jouissant d’une dignité dans le diocèse de Grenoble seront revêtus et jouiront d’une dignité équivalente dans le diocèse de Lyon après leur option616.

Notes
613.

AAL, fonds Gerlier, 11.II.31., lettre de Mgr Alexandre Caillot au cardinal Gerlier, 22 décembre 1954.

614.

Archives du diocèse de Grenoble, dossier « Rattachement de Villeurbanne au diocèse de Lyon, 1955 ».

615.

Semaine religieuse du diocèse de Grenoble, 27 janvier 1955.

616.

Idem.