À notre connaissance, l’histoire du Comité national de construction d’églises (CNCE) n’est pas écrite. Mais les documents conservés aux Archives diocésaines de Lyon permettent de montrer quels types de liens ont pu s’établir entre la structure nationale et l’Office diocésain lyonnais. Le Comité national a été créé après l’ODPN de Lyon, et sans doute après d’autres comités du même type, sans parler des « Chantiers du Cardinal » parisiens fondés dès les années 1930.
Le projet d’un organisme national avait été évoqué par l’archevêque de Rouen au Secrétariat de l’Épiscopat en mars 1956 dans le but d’aider les paroisses et les œuvres à obtenir plus aisément les facilités prévues par la loi en matière de financement de constructions d’églises765. Cette structure ne « prend corps » qu’en 1960766 et le Comité voit le jour en 1961 seulement767. Sous la présidence de Mgr de Vaumas, directeur des Chantiers du Cardinal, il se réunit en moyenne tous les mois au 106 rue du Bac. L’équipe est composée de quelques directeurs d’offices diocésains.
Le CNCE doit assurer plusieurs missions. D’abord, il lui faut étudier avec des laïcs spécialistes de ces questions les problèmes d’ordre juridique, administratif, fiscal, technique ou financier suscités par la construction des édifices religieux, et aider ainsi les diocèses à les résoudre768. L’Association nationale pour la construction d’édifices religieux (ANCER) qui dépose ses statuts le 17 avril 1962 peut contracter des emprunts. L’Assemblée générale vote ainsi lors de sa première séance une demande d’emprunt de soixante-dix millions de nouveaux francs pour l’ensemble des diocèses français769. D’autre part, le Comité assure une propagande à propos des chantiers d’églises nouvelles par les différents moyens de communication à sa disposition (grande presse écrite, radio, télévision, expositions), afin de sensibiliser l’opinion catholique et d’une façon générale l’ensemble des Français à ce thème. Enfin, il centralise les renseignements et les démarches des divers diocèses auprès des ministères et des administrations parisiennes en vue de diffuser en retour une documentation qui tire des conclusions d’ordre « pastoral, artistique, technique ou financier » sur la question des églises nouvelles770. S’il n’a pas été retrouvé de trace de cette documentation émanant du Comité dans les archives lyonnaises, on peut distinguer cependant d’autres liens entre le Comité national et l’ODPN. Ainsi, sur les soixante-dix millions de nouveaux francs empruntés en 1961, deux ont été attribués au diocèse de Lyon. Par ailleurs, comme tous les diocèses français confrontés à la construction d’églises nouvelles, celui de Lyon est représenté à Paris. Il avait été prévu initialement (en 1961) que chaque comité diocésain envoie son directeur et un membre du comité financier771. En 1962, c’est pourtant le chanoine Joseph-Marie Denis, chancelier de l’Archevêché, qui est choisi par le cardinal Gerlier772.
AAL, fonds Gerlier, 11.II.8, « Construction d’édifices religieux, note élaborée avec M. Lavagu », 25 juin 1956.
Mgr Joannès Mazioux, Les églises nouvelles…, op. cit, p. 56.
Idem; AAL, fonds Gerlier, 11.II.8, rapport de l’ACA, 1er-3 mars 1961 ; procès-verbal de la réunion de la Commission des prêts d’urgence du 28 juin 1961,annexe VI.
Mgr Joannès Mazioux, Les églises nouvelles…, op. cit, p. 56-57.
AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, procès-verbal de l’assemblée générale de l’Association nationale pour la construction d’édifices religieux, 26 avril 1962.
Mgr Joannès Mazioux, Les églises nouvelles…, op. cit, p. 57.
AAL, fonds Gerlier, 11.II.8, rapport de l’ACA, 1er-3 mars 1961 ; AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, procès-verbal de la réunion de la Commission des prêts d’urgence du 28 juin 1961,annexe VI.
AAL, fonds Gerlier, 11.II.31, lettre du cardinal Gerlier à M. Moreau-Neret, président de l’ANCER, 12 juin 1962.