I. Jusqu’au début des années 1960 : des obstacles à la construction de nouvelles églises

Il n’est pas toujours aisé de distinguer dans les années 1950 et 1960 les discours qui ont pu remettre en cause la logique d’industrialisation de la construction de lieux de culte. Le courant qui porte les chantiers diocésains est si massif, et ce partout en France, que l’on pourrait croire à première vue qu’aucune voix critique ne s’est élevée au sein de l’Église. Or, les sources consultées appellent à plus de réserve.

Plusieurs éléments apparaissent en effet rétrospectivement comme des obstacles à la multiplication des chantiers diocésains. Le premier concerne la place et le rôle de la paroisse urbaine dans l’évangélisation des masses. Le second est à relier à l’enquête de pratique dominicale du 21 mars 1954, dont l’interprétation par Jean Labbens et l’autorité diocésaine laisse de côté des résultats qui auraient pu remettre en cause une politique de construction d’églises. Enfin, des critiques et des objections venues de militants de l’Action catholique et de simples fidèles - et ce, au plus fort des constructions diocésaines - renforcent également l’idée d’un certain scepticisme chez une partie des catholiques quant à l’utilité de tels chantiers.