Mgr Mazioux cite un autre modèle qui l’a inspiré pour la mise en place de l’ODPN : le cardinal Montini, futur pape Paul VI, a été un des premiers à expérimenter ce type de structure dans son diocèse de Milan entre 1954 et 19621097. Les études de planning paroissial et les réflexions sur l’implantation des lieux de culte à l’Institut de sociologie et à l’Archevêché s’inspirent largement des travaux réalisés en Belgique et aux Pays-Bas au cours des années 1950 et 1960. Jean Labbens revendique une filiation directe avec les analyses du Centre de recherches socio-religieuses de Bruxelles, « chargé par l’épiscopat belge d’un planning paroissial sur plusieurs villes, en particulier sur Bruxelles et [qui] a déjà établi plusieurs rapports »1098. Elle confirme ce que dit Jean Chélini dans l’article mentionné plus haut des intuitions fondamentales du Katholiek Sociaal- Kerkelijk Instituut de La Haye sous la direction du Professeur Zeegers1099. À l’inverse, il ne semble pas que le souvenir du père Lhande ait joué un rôle particulier dans l’urbanisme religieux dans le cas du diocèse de Lyon1100. Après 1957 et la création de l’ODPN qui se substitue à l’Œuvre du Christ dans la banlieue, il n’est plus question de la figure du père jésuite dans les considérations urbanistiques de l’Archevêché.
Ce dernier constat montre que la littérature religieuse disponible au cours des années 1950-1960 n’a pas nécessairement inspiré les responsables de l’ODPN. D’une manière plus générale, il semble utile, à la lumière des sources dépouillées dans le cas lyonnais, de revenir sur certaines opinions courantes concernant l’implantation des nouveaux lieux de culte.
Mgr Joannès Mazioux, Les églises nouvelles…, op. cit., p. 7.
Jean Labbens, préface au rapport de Roger Klaine, Planning paroissial…, op. cit., sans pagination.
Jean Chélini, « Les facteurs d’influence… », op. cit., p. 72.
Franck Debié et Pierre Vérot estiment à l’inverse qu’après 1945, « le souvenir du père Lhande est plus présent que jamais », et ce, pour « l’ensemble des responsables laïcs et ecclésiastiques de l’Église catholique » (Frank Debié et Pierre Vérot, Urbanisme et art sacré…, op. cit., p. 155).